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Les joyeuses retrouvailles de « Fantasio » avec l’Opéra-Comique !

par Helene Adam
17.12.2023

Fantasio, oeuvre originale de Jacques Offenbach, injustement tombée dans l’oubli pour des raisons politiques, a retrouvé les lumières en 2017 puis en 2023, dans la magnifique mise en scène de Thomas Jolly, sous la direction inspirée de Laurent Campellone. Que du bonheur, ce 15 décembre à l’Opéra-Comique !

Fantasio, victime du nationalisme xénophobe

 

Fantasio est d’abord l’histoire d’un échec, d’un rejet dans cette dernière moitié du XIXe siècle où les nationalismes s’exacerbent, suivi, de nos jours, d’une véritable résurrection que l’on doit au travail acharné du directeur de la fondation Offenbach, Jean-Christophe Keck.

Malgré l’enthousiasme d’Offenbach, qui se confrontait alors au romantisme allemand et glorifiait la paix dans des couplets d’une cinglante actualité, l’œuvre avait en effet rapidement quitté l’affiche de l’Opéra-Comique, victime d’une cabale violente et xénophobe, mettant en cause Offenbach lui-même (cet « Allemand ») et surtout la thématique pacifiste de son message, symbolisé par l’un des airs de Fantasio au dernier acte « Si les rois ont encore besoin de la guerre, qu’ils se la fassent entre eux, qu’ils se battent eux-mêmes ».  Au moment où l’opéra voit le jour, la France vient de perdre la guerre contre la Prusse et les nationalistes revanchards se déchainent. Camille du Locle, ami de longue date du compositeur, retire rapidement Fantasio de l’affiche.

Pour Offenbach, cette réalisation, poétique et engagée, était censée le sortir de son rôle d’amuseur bouffon. Il a finalement réussi à laisser à la postérité une autre image, grâce à sa dernière composition, Les Contes d’Hoffmann.

Mais Fantasio, tiré d’une pièce d’Alfred de Musset qui tentait déjà de sortir du moule trop contraignant du classicisme dans le théâtre quarante ans avant, fut oublié. Le livret ne fut pas publié et la partition perdue, peut-être dans l’incendie spectaculaire de la salle Favart.

Après une véritable dispersion des sources de cette œuvre donnée moins de dix fois au moment de sa création en 1872, il fallut opérer une enquête minutieuse et longue, avec recherche dans les archives de plusieurs théâtres et quelques fonds privés, pour reconstituer Fantasio dans sa version originale, y compris l’ensemble des textes que Paul de Musset, héritier d’Alfred, avait rajouté pour enrichir le livret.

Cette véritable renaissance a été présentée pour la première fois au Théâtre du Châtelet en 2017, puis reprise à Rouen, Genève, Montpellier, avant de regagner la salle Favart de l’Opéra-Comique en 2023.

La mise en scène poétique et nocturne de Thomas Jolly

 

Thomas Jolly aime le théâtre et l’opéra et cela se voit. Il brode à l’infini sur les détails indiqués dans les textes parlés ou chantés, et, à partir d’un décor unique particulièrement fonctionnel, il va réussir à évoquer plusieurs lieux, reprenant les mêmes accessoires pour les transformer, sans perdre ce côté un peu décalé des poètes. La lune évoquée dans les rêveries d’un Fantasio désabusé, ayant perdu le goût de vivre, conduit à rendre volontairement sombre et mystérieuse, une scène qui ne s’éclaire que rarement totalement, nous plongeant dans cette atmosphère si spéciale des contes où les déshérités deviennent des princes, les princes échangent leurs costumes avec leurs valets et les princesses tombent amoureuses des lutins déguisés en bouffon.

Thomas Jolly n’a pas son pareil pour créer ainsi une mise en scène fidèle, mais originale, où le plateau se couvre de fleurs bleues et Fantasio s’élève dans les airs, installé sur une lune qui monte vers les étoiles. Sans oublier l’explosion finale qui libère depuis les toits des centaines de confettis argentés tombant sur les spectateurs.

 

L’Opéra-Comique lui-même fêtait les retrouvailles avec cette œuvre en déguisant son personnel du chapeau de bouffon issu des costumes magnifiques (et fort ludiques) de Sylvette Dequest.

Et le ton est donné dès l’ouverture, tandis que le paysage déjà nocturne, de cette cité aux allures gothiques de Bavière, se couvre de neige et que deux amoureux vont se déclarer leur amour en dessinant, en rythme, avec leurs balais, un grand cœur dans l’amas de neige, chacun leur tour, tandis que deux figurants collent une affiche « Paix » sur les panneaux « Guerre ».

 

La belle direction musicale de Laurent Campellone

 

Campellone, à la direction de l’orchestre de chambre de Paris, excelle dans ce répertoire. Il avait dirigé la première renaissance de Fantasio, qui avait eu lieu au Châtelet du fait de réfections en cours à l’Opéra-Comique. Dans les murs, cette fois, il dirige avec une précision qui rend justice à une partition qui peut dérouter les habitués de l’Offenbach plus léger des opérettes tout comme les amoureux des Contes d’Hoffmann. Les références orchestrales de l’œuvre sont en effet beaucoup plus classiques, et l’on pense à plusieurs reprises à Lalo, Boieldieu ou même Halévy dont Offenbach fut l’élève. Et pourtant, on découvre aussi beaucoup de modernisme dans Fantasio, notamment dans la construction de l’intrigue et de ses multiples références, donnant lieu à des airs bien tournés et à des interludes orchestraux passionnants. Et là, l’on pense bien davantage aux œuvres de l’opéra français plus tardives qu’il préfigure à bien des égards. Massenet et Bizet ont été, à juste titre, cités. Certes, la partition pêche parfois par manque d’ambitions, et ne contient sans doute pas suffisamment d’airs emblématiques de belle facture pour retenir toujours l’attention, mais le traitement des personnages, de l’intrigue, des chœurs, des parties instrumentales, forment un tout cohérent qui s’écoute avec plaisir et intérêt.

 

On soulignera tout particulièrement dans le beau travail de Campellone, cette référence évidente à l’opéra français, avec les pages orchestrales dont il souligne les contrastes et les multiples nuances, et cet accompagnement fabuleux des artistes lyriques qui constitue l’une des raisons du succès des premières représentations. C’est vif, animé, romantique en diable.

Un plateau vocal brillant de chanteurs-comédiens

Si, comme au Châtelet il y a six ans, les chœurs de l’Ensemble Aedes assurent avec talent la difficile partition qui leur est dévolue (et l’ensemble de la présence scénique des « foules »), la distribution vocale des rôles principaux a évolué, mis à part ceux du Prince de Mantoue et du Roi de Bavière.

L’œuvre exige de manière absolument incontournable, des chanteurs qui soient aussi d’excellents comédiens, ne se contentant pas d’exécuter leurs airs, mais jouant leurs personnages notamment lors des nombreux (et riches) dialogues parlés, campant des situations cocasses et des caractères hauts en relief. On se rappelle au travers de la direction d’acteurs précise revue par Katja Krüger pour cette reprise, à quel point les traditions de l’opéra-comique, donnent une part presque également au théâtre et à l’opéra.

 

Jean-Sébastien Bou nous donne de ce point de vue une très belle leçon de comédie en incarnant ce prince, rôle incroyablement décalé, à l’image d’un véritable personnage de bande dessinée, personnage vantard, se croyant rusé et le plus malin de la bande, enflé d’un orgueil malsain, servant la volonté d’Offenbach de se moquer des « Grands » de ce monde fauteur de querelles et de guerres. La voix, au timbre clair et puissant, est chargée de toute cette déraison et sonne magnifiquement dans ce théâtre à l’acoustique merveilleuse et à la taille requise pour éviter de demander aux artistes de forcer leur talent.

 

Jodie Devos est éblouissante dans un rôle qui parait taillé sur mesure pour elle. Elle a l’espièglerie dans le timbre et le ton comme dans la présence sur scène, de cette toute jeune princesse de seize ans, qui accepte de se marier parce que, lui dit son roi de père, cela permettra d’arrêter la guerre. La voix est charnue, ronde, puissante, les vocalises ébouriffantes et les aigus magnifiques. Et le charme que dégage sa forte présence fait merveille pour représenter cette belle personne, qui chante cette magnifique romance « Psyché, pauvre imprudente, voici que ton désir me tente ». Un éveil à l’amour délicieux.

Gaëlle Arquez, quant à elle, succède à Marianne Crebassa. Elle nous offre un portrait passionnant de ce Fantasio à la grande âme rêveuse, personnage de la nuit et de la fantaisie, dont la sensibilité est palpable au travers de la belle interprétation de la mezzo, et dont l’ascendant sur ses comparses étudiants est naturel et évident. La voix est belle et saine, la diction absolument parfaite et la mezzo nous offre de superbes moments de grâce, parmi lesquels nous citerons dès l’acte 1, sa belle « Ballade à la lune ». Impertinent, épris de liberté et poète, ce Fantasio excelle la scène de la prison, avec cet humour teinté de passion et ses échanges d’une grande intelligence musicale avec sa princesse.

Une véritable équipe de grands talents

Tous les rôles méritent qu’on les cite, tant l’ensemble est réussi et démontre un véritable travail d’équipe. Plusieurs solistes chantent aussi dans les ensembles, avec les chœurs et chacun se démène sur scène dans une sorte de chorégraphie élégante et souvent spectaculaire.

On saluera ainsi les exploits scéniques de Thomas Dolié qui, en Sparck, allie omniprésence et souplesse de la gestuelle, à une très belle voix.

 

Et l’on rit beaucoup de la soumission dévote du brave Marinoni de François Rougier, malmené par le prince hystérique de Jean-Sébastien Bou, comme on salue son très bel « hymne » à « l’habit rose », « la cause d’honneurs qu’on ne me rendra plus ».

 

Nous n’oublierons pas non plus le roi majestueux de Franck Leguérinel, dont la voix garde sa puissance et sa souplesse et l’incarnation, sa justesse et son efficacité, la Flamel très drôle d’Anna Reinhold, suivante de la princesse, le Facio à la belle présence et aux aigus brillants de Matthieu Justine, le Max de Yoann Le Lan, le Hartmann de Virgile Frannais et les irrésistibles numéros de l’acteur Bruno Bayeux en Rutten, puis en tailleur et enfin en gardien suisse.

 

Très bien accueillie aux saluts, cette deuxième représentation de la reprise brille de mille feux de joie et l’on ne peut que féliciter l’Opéra-Comique de poursuivre cette aventure, la redécouverte d’une œuvre majeure d’Offenbach.

Opéra-Comique, les 13, 15, 17, 19, 21 et 23 décembre.

Réservation ici.

 

Visuels : © S. Brion