Un «Rigoletto» noir au Grand Théâtre
Verdi dans le cirque, une trouvaille qui brille mais s'essouffle.
Il coupe en deux un grand rideau, lourd et aux lignes surannées, pour servir au public, dans un rapide mouvement de bascule, des rires hallucinés et des pleurs inconsolables. Le prologue de Rigoletto tel que l'a imaginé le metteur en scène canadien Robert Carsen est une carte de visite servie par un clown à la fois éclatant et sombre, lumineux et sinistre. En une poignée de minutes, voilà donc annoncées des promesses saisissantes — presque toutes maintenues — pour les deux heures à suivre.