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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Reprise de Lucia di Lammermoor de Donizetti dans la mise en scène de Barbara Wysocka et sous la direction d’Oksana Lyniv à l’Opéra de Bavière.

Lucia chez Mozart
© Wilfried Hösl

Créée la saison dernière par Kirill Petrenko et Diana Damrau, la mise en scène de Lucia di Lammermoor de la Bayerische Staatsoper est reprise par la jeune chef Oksana Lyniv et la chanteuse Nina Minasyan, soprano arménienne très à l’aise avec les hauts aigus. Seul Italien sur scène, Luca Salsi est le plus convaincant par le style.
 

Nationaltheater, MĂĽnchen
Le 28/05/2016
Vincent GUILLEMIN
 



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  • La nouvelle Lucia de Munich permettait l’an passĂ© d’entendre la direction inĂ©dite pour l’œuvre d’un Kirill Petrenko lĂ©ger, faisant dĂ©filer le flux musical de la partition d’orchestre de Donizetti sans aucune lourdeur, avec un legato quasi permanent. Pour cette reprise, le directeur musical de la Bayerische Staatsoper occupĂ© Ă  la nouvelle production des MaĂ®tres Chanteurs a transmis la baguette Ă  son assistante, l’Ukrainienne Oksana Lyniv, qui Ă  dĂ©faut de passionner montre dĂ©jĂ  une personnalitĂ© bien diffĂ©rente de son mentor.

    L’attaque en fosse est brusque, elle démarque clairement l’appui sur la première note de chaque mesure et laisse ressortir un ensemble de cuivres à la netteté aléatoire. Si l’impression d’accents mozartiens à chaque intervention des bois et aux pizzicati des cordes était moins forte, on se croirait presque dans une soirée de répertoire italienne. Mais c’est bien à Munich que tout nous ramène, à commencer par le chœur, chaleureux mais non solaire, très bien préparé sauf lorsqu’il doit danser un twist dans la scène de bal, où les pas à contre-rythme de la musique manquent de le déphaser.

    Sur le plateau, seul Luca Salsi est italien, et c’est encore un hasard qu’il soit présent à nouveau cette année, car il remplace la basse roumaine Levente Molnar d’abord prévue. Projeté et énergique, il campe un Lord Ashton de style et semble être le seul à totalement comprendre le texte qu’il porte. Rescapé de l’an passé également, Pavol Breslik est excellent acteur mais en méforme vocale ; la voix manque de brillance et de dynamique, et le rendu ramène lui aussi vers Mozart plus que Donizetti.

    Mozart encore chante dans la bouche russe de Nina Minasyan, prochaine Lucia de l’Opéra de Paris. Comme Diana Damrau, le choix pour cette héroïne est celui d’un lyrique-léger, ici même colorature dans la couleur et la capacité à monter si facilement au contre-fa. Il faut donc réhabituer l’oreille à la tessiture, alors que depuis soixante ans Maria Callas a fait passer le rôle chez les sopranos dramatiques d’agilité. Ce chant est beau et gracile, du médium jusque dans les hauteurs, mais manque encore d’incarnation et de personnalité pour transcender une scène de la folie trop terne, malgré l’utilisation d’un vrai harmonica de verre, l’instrument inventé par l’Américain Benjamin Franklin.

    On retrouve les États-Unis avec la mise en scène de la Polonaise Barbara Wysocka, puisque l’action est transposĂ©e dans les Ruines de DĂ©troit, idĂ©e inspirĂ©e d’une sĂ©rie de photos d’Yves Marchand et Romain Meffre. Le dĂ©cor de Barbara Hanicka nous transporte dans une ancienne salle de rĂ©ception en dĂ©composition, oĂą Edgardo dĂ©barque dans un cabriolet des annĂ©es 1960 que l’on retrouvera accidentĂ© dans le mur du fond au dernier acte. Sur ce mĂŞme mur, un tag noir Ashton montre l’appartenance du bâtiment Ă  une famille dĂ©labrĂ©e et dĂ©composĂ©e, au milieu de laquelle l’Alisa de Rachael Wilson apporte un peu de fraĂ®cheur tandis que l’Arturo un peu court d’aigu de Philippe Talbot y court Ă  sa perte. Dernier rĂ´le d’importance, le Raimondo de Goran Jurić apporte une gravitĂ© bienvenue Ă  la scène finale, sans que le suicide d’Edgardo ni la mort de Lucia n’aient particulièrement touchĂ©.




    Nationaltheater, MĂĽnchen
    Le 28/05/2016
    Vincent GUILLEMIN

    Reprise de Lucia di Lammermoor de Donizetti dans la mise en scène de Barbara Wysocka et sous la direction d’Oksana Lyniv à l’Opéra de Bavière.
    Gaetano Donizetti (1797-1848)
    Lucia di Lammermoor, opéra en trois actes
    Livret de Salvatore Cammarano d’après le roman The Bride of Lammermoor de Walter Scott

    Chor der Bayerischen Staatsoper
    Bayerisches Staatsorchester
    direction : Oksana Lyniv
    mise en scène : Barbara Wysocka
    décors : Barbara Hanicka
    costumes : Julia Kornacka
    vidéos : Andergrand Media + Spektakle
    Ă©clairages : Rainer Casper
    préparation des chœurs : Stellario Fagone

    Avec :
    Luca Salsi (Lord Enrico Ashton), Nina Minasyan (Lucia Ashton), Pavol Breslik (Sir Edgardo di Ravenswood), Philippe Talbot (Lord Arturo Bucklaw), Goran Jurić (Raimondo Bidebent), Rachael Wilson (Alisa), Dean Power (Normanno).

     


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