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CRITIQUES DE CONCERTS 25 avril 2024

Version de concert d’Andrea Chénier de Giordano par la troupe de l’Opéra de Munich sous la direction d’Omer Meir Wellber au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.

Un couple idéal

Leur numéro est bien rodé et il fonctionne à merveille. Au TCE, Anja Harteros et Jonas Kaufmann étaient chez eux, entourés des superbes forces de l’Opéra d’État de Bavière et de partenaires triés sur le volet. Tellement habitués à chanter ensemble, ils furent l’âme d’une grande soirée d’opéra qui a soulevé l’enthousiasme du public.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 26/03/2017
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Le premier mĂ©rite de cette soirĂ©e d’exception est sans doute d’avoir trouvĂ© une excellente formule scĂ©nique, ni mise en scène ni vraie mise en place qui a laissĂ© toute libertĂ© aux chanteurs d’entrer et de sortir, de bouger naturellement, de s’adresser les uns aux autres, en circulant dans l’étroit espace entre la rampe et l’orchestre. Tellement mieux qu’une mise en scène farfelue, dĂ©lirante ou ratĂ©e. Aucune entrave Ă  la musique et c’est celle-ci qui fut d’ailleurs Ă  tous Ă©gards mise en avant.

    Et d’abord par les forces vocales et orchestrales de l’Opéra d’État de Bavière. Après celles du Bolchoï entendues pour la Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski à la Philharmonie de Paris, quel nouveau cadeau pour le public parisien ! La partition de Giordano, très vériste dans sa générosité sonore, avec ses déchaînements orchestraux, ses grands airs et ses grands duos, ses affrontements spectaculaires et mélodramatiques, peut vite sombrer dans le clinquant si elle n’est traitée avec subtilité et intelligence.

    Le chef Omer Meir Wellber a souligné d’abord tout ce qu’il y avait d’expressif, de sensible, de spontanément lyrique dans cette riche écriture orchestrale et chorale. D’où des contrastes, une variété de couleurs, et surtout pas du tonitruant permanent. La sonorité même de l’orchestre munichois s’y prête, la formation étant habituée à un répertoire où ces qualités sont indispensables.

    Dans ce contexte, les chanteurs ont certes fait du théâtre, mais eux aussi, surtout de la musique, sans négliger la vaillance ni l’abattage indispensables à certains moments-clés. Les airs des deux héros mais aussi ceux de Gérard, chanté par l’excellent baryton Luca Salsi, ont été très longuement acclamés par un public en pleine extase. Et c’était mérité. Anja Harteros, même si l’on peut préférer un timbre plus italien dans ce répertoire, a incarné Madeleine de Coigny avec un art du chant somptueux. Puissance, douceur, vaillance, sensibilité, tout y est. Avec parfois des sons mezza voce d’une onctuosité et d’une douceur exceptionnelles.

    Jonas Kaufmann a semblé en bien meilleure forme que pour ses Lohengrin récents à la Bastille. La voix, de plus en plus sombre, ce qui est normal à presque 48 ans vu le répertoire qu’il pratique, est toujours aussi puissante, éclatante, même, et capable de ces attaques piano dont le ténor a le secret. Beaucoup de conviction aussi et un vrai partenariat avec Harteros, ce qui donne relief et vie à ce genre d’ouvrage. À l’applaudimètre, c’est sans doute elle qui l’a emporté d’une petite longueur, mais Paris la découvre seulement peu à peu.

    Outre donc Luca Salsi impressionnant en Carlo Gérard, tous les autres rôles sont tenus avec un impact indéniable et une absolue crédibilité, de la Comtesse de Coigny de Doris Soffel à l’émouvante Madelon d’Elena Zilio. Avec chacun aussi un grand souci de rester autant musical que théâtral. Le public a hurlé sa joie, tapé des pieds comme à Bayreuth. Un vrai plaisir !




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 26/03/2017
    GĂ©rard MANNONI

    Version de concert d’Andrea Chénier de Giordano par la troupe de l’Opéra de Munich sous la direction d’Omer Meir Wellber au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
    Umberto Giordano (1867-1948)
    Andrea Chénier, opéra en quatre actes (1896)
    Livret de Luigi Illica

    Jonas Kaufmann (Andrea Chénier)
    Anja Harteros (Madeleine de Coigny)
    Luca Salsi (Carlo GĂ©rard)
    J’ai Bridges (Bersi)
    Doris Soffel (la Comtesse de Coigny)
    Elena Zilio (Madelon)
    Andrea Borghini (Roucher)
    Nathaniel Webster (Pietro Fléville)
    Christian Rieger (Fouquier Tinville)
    Tim Kuypers (Mathieu)
    Kevin Conners (L’Incroyable)
    Ulrich Ress (L’abbé)
    Anatoli Sivko (Schmidt / un serviteur)
    Kristof Klorek (Dumas)
    Chor der Bayerischen Staatsoper
    préparation : Stellario Fagone
    Bayerisches Staatsorchester
    direction : Omer Meir Wellber

     


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