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CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Nouvelle production des Puritains de Bellini dans une mise en scène de Vincent Boussard et sous la direction de Speranza Scappucci à l’Opéra de Wallonie.

Deux puritains à Liège
© OpĂ©ra de Wallonie-Liège

Basée sur l’idée que Les Puritains est le Requiem de Bellini, Vincent Boussard axe sa mise en scène sur la mort du compositeur, sans jamais servir un ouvrage dévoilé dans sa version intégrale par Speranza Scappucci, avec sur scène deux excellents interprètes, Zuzana Marková et Laurence Brownlee, peu soutenus par le reste de la distribution.
 

Opéra de Wallonie, Liège
Le 22/06/2019
Vincent GUILLEMIN
 



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  • DonnĂ©s en version italienne avec tous les morceaux biffĂ©s lors de la première parisienne, I Puritani de Bellini s’installent en cette fin de saison avec une nouvelle production Ă  l’OpĂ©ra Royal de Wallonie-Liège.

    On retrouve alors le long et magnifique trio du I, celui chanté entre autres par Flórez avec Mariotti à Bologne il y dix ans, porté sur la scène belge par un Laurence Browlee des grands soirs, dans cet ensemble comme dans nombre de parties. La durée de l’œuvre intégrale, trois heures quinze de musique et de nombreuses reprises pour les chanteurs, crée une fatigue passagère chez le ténor belcantiste en début d’acte III. Puis il retrouve toute sa vaillance au splendide duo et lors de son grand air, chanté allongé jusqu’au jaillissement du contre-fa.

    Zuzana Marková s’était déjà fait remarquer dans le rôle d’Elvira à Zurich, et si la voix n’est pas ample, la tenue de l’aigu et le maintien de certaines notes pendant de longues secondes attirent autant que l’agilité et la gestion toujours particulièrement fine des parties piano. Son premier air, Son vergin vezzosa ne montre pas encore la prestance d’un chant qui s’ouvre et se libère par la suite, jusqu’au superbe Qui la voce sua soave, délicat tant par le lyrisme de la soprano que par l’accompagnement.

    La direction de Speranza Scappucci, directrice musicale des lieux, offre sans excès de caractère fluidité et souplesse à la partition, en plus de lui ôter tout pompiérisme. L’Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège pèche sur certaines mesures de cuivres, aux cors comme aux trompettes, mais accompagne bien la scène par les cordes et plus encore par les bois, notamment sous Elvira. Le Chœur renvoie de dynamiques interventions, sans ampleur particulière, avec un bon travail sur la prononciation du texte italien.

    Le reste du plateau ne convainc pas autant, car à part le Bruno agréable de timbre de Zeno Popescu et le Gualtiero à la belle matière d’Alexei Gorbatchev, ni Luca Dall’Amico pour un Sir Giorgio sans profondeur, ni surtout le Riccardo souvent faux et désincarné de Mario Cassi n’atteignent le niveau des deux chanteurs principaux. Ils cassent au contraire l’équilibre, comme l’Enrichetta bien rêche d’Alexise Yerna.

    La mise en scène de Vincent Boussard n’assiste pas non plus le livret, avec pour concept celui de parler de la mort de Bellini plutôt que de l’histoire, un peu comme lorsque Herheim met le compositeur sur scène, mais avec des images plus proche de celles d’un Serban il y a vingt ans. Le décor de Johannes Leiacker, des loges désaffectées encadrant le plateau au milieu duquel trône un piano, n’est pas sans rappeler celui des Pêcheurs de perles de la même équipe scénique pour Strasbourg, et ne sert qu’à procurer des images sans rapport avec le sujet.

    Bellini est mort quelques jours seulement après la création des Puritains, mais à vouloir contextualiser la composition plutôt que chercher à développer son texte, le metteur en scène tombe dans les images vues et revues du double muet et du compositeur qui court vers la mort, là où il s’agissait d’enrichir une histoire d’amour qui s’achève avec la vie.




    Opéra de Wallonie, Liège
    Le 22/06/2019
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production des Puritains de Bellini dans une mise en scène de Vincent Boussard et sous la direction de Speranza Scappucci à l’Opéra de Wallonie.
    Vincenzo Bellini (1801-1835)
    I Puritani, opéra en trois actes (1835)
    Livret de Carlo Pepoli, d’après le drame historique Têtes rondes et cavaliers de Jacques-François Ancelot et Joseph Xavier Boniface

    Chœurs et Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
    direction : Speranza Scappucci
    mise en scène : Vincent Boussard
    décors : Johannes Leiacker
    costumes : Christian Lacroix
    Ă©clairages : Joachim Klein
    vidéos : Isabel Robson
    préparation des chœurs : Pierre Iodice

    Avec :
    Lawrence Brownlee (Lord Arturo Talbot), Zuzana Marková (Elvira), Mario Cassi (Sir Riccardo Forth), Luca Dall’Amico (Sir Giorgio), Alexise Yerna (Enrichetta), Zeno Popescu (Sir Bruno Roberton), Alexei Gorbatchev (Lord Gualtiero Walton), Sofia Pintzou (Une femme, rôle muet).

     


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