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Travail d’équipe

München
Nationaltheater
07/21/2019 -  et 25* juillet 2019
Umberto Giordano: Andrea Chénier
Stefano la Colla (Andrea Chénier), Zeljko Lucic (Carlo Gérard), Anja Harteros (Madeleine di Coigny), Rachael Wilson (Bersi), Helena Zubanovich (Contessa de Coigny), Elena Zilio (Madelon), Boris Prýgl (Roucher), Kresimir Strazanac (Pierre Fléville), Christian Rieger (Fouquier-Tinville), Ulrich Ress (L’abate poeta), Kevin Conners (Incroyable), Mattia Olivieri (Mathieu), Alexander Milev (Dumas), Callum Thorpe (Il maestro di casa, Schmidt)
Chor der Bayerischen Staatsoper, Stellario Fagone (chef de chœur), Bayerisches Staatsorchester, Asher Fisch (direction)
Philipp Stölzl (mise en scène), Heike Vollmer, Philipp Stölzl (décors), Anke Winckler (costumes)


(© Wilfried Hösl)


C’est un des atouts de cette représentation munichoise d’André Chénier de ne pas se reposer sur la seule performance des trois principaux protagonistes, quelle que soit leur qualité. Munich peut s’enorgueillir de sa troupe, de ses chanteurs permanents que l’on retrouve avec régularité dans de nombreuses production le long de la saison. Une des forces de cet opéra est justement la suite de vignettes de ces personnages secondaires: Barsi, La Madelon (dont à nouveau l’air du troisième acte est superbe), Roucher, Fléville... Ils sont ici remarquables et servent à faire avancer l’action sans temps morts.


La mise en scène de Philipp Stölzl est classique. Il n’y a pas de recréation et nous sommes bien à Paris durant la Révolution. Les décors modulaires et nombreux permettent de découper l’action entre servants et aristocrates, cellules de prison et bureaux... Ce dispositif, qui, chez un Zeffirelli, peut amener à une certaine saturation, sert ici l’histoire. C’est une conception traditionnelle mais solide qui respecte l’œuvre qui nous est donnée ici.


De cette production créée en 2017, Anja Harteros est toujours là tandis que Jonas Kaufmann est ici remplacé par Stefano la Colla et Luca Salsi par Zeljko Lucic. Le ténor italien met un moment à trouver ses marques. Sa déclamation au premier acte manque de projection mais il faut se rappeler que la canicule qui sévit sur l’Europe continentale n’épargne pas Munich et que les chanteurs ne sont pas des machines. Il trouve ses marques au fur et à mesure de l’œuvre et son duo avec Maddalena a l’italianité que demande le rôle. Zeljko Lucic donne une composition à la mesure de son grand talent : variété du phrasé et qualité du texte. Fil rouge de cette production, Anja Harteros est juste magnifique. Il se dégage tant d’émotion de son engagement. La tessiture est homogène avec une ligne superbe et le medium a des couleurs d’une rare richesse.


Au pupitre, Asher Fisch donne une lecture un peu inégale. Il y a certes un certaine enthousiasme mais à plusieurs reprises, le son de l’orchestre n’est pas toujours aussi précis que l’on peut avoir l’habitude en ce lieux.


Cette reprise lors du festival de juillet se situe entre des Salomé, Otello, Maîtres-Chanteurs, Fille du Far West, Agrippina et tant d’autres œuvres. A nouveau, le niveau moyen d’une soirée normale à Munich est vraiment très élevé et l’on ne saurait trop recommander aux mélomanes de ne pas manquer cette période spéciale où il leur est donné de profiter du travail effectué durant toute la saison par cette équipe d’une telle qualité.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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