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CRITIQUES DE CONCERTS 28 mars 2024

Nouvelle production de Simon Boccanegra de Verdi dans une mise en scène d’Andreas Kriegenburg et sous la direction de Valery Gergiev au festival de Salzbourg 2019.

Salzbourg 2019 (5) :
Sous le soleil de GĂŞnes

© Ruth Walz

Passage obligé de chaque édition de Salzbourg, le titre bankable de cet été est sans conteste Simon Boccanegra, auquel une équipe musicale plus soignée que celle des derniers Verdi entendus in loco a été conviée. Très homogène réussite si l’on ajoute la direction de Valery Gergiev, malgré une mise en scène pseudo contemporaine et guère palpitante.
 

GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
Le 18/08/2019
Yannick MILLON
 



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  • La Bohème, Don Carlo, Le Trouvère, Norma, AĂŻda : il est rare que Salzbourg ne programme pas ces dernières annĂ©es un grand opĂ©ra italien qui assurera le remplissage des salles, mĂŞme si la plupart du temps, les mises en scène attenantes sont beaucoup moins expĂ©rimentales que la moyenne du festival. Mais ne rĂŞvons pas, ces opĂ©ras machines Ă  sous sont indispensables pour financer les ouvrages modernes moins vendeurs prĂ©sentĂ©s par ailleurs.

    Rien de nouveau donc avec l’académisme sous oripeaux gentiment contemporains de Simon Boccanegra confié à Andreas Kriegenburg, qui n’avait déjà guère marqué les esprits dans Lady Macbeth de Chostakovitch il y a deux ans. Direction d’acteurs limitée quoique pas inexistante, seuls quelques éléments extérieurs viennent troubler la sagesse de la vision.

    Dans un gigantesque palais de pouvoir contemporain ouvrant sur la mer, très froid et où est installé un Bösendorfer qui servira de meuble, une armée de secrétaires, d’hommes de main et d’agents de sécurité twittent à qui mieux mieux sur l’accession au pouvoir du plébéien Boccanegra. Hormis les incontournables costumes cravates rendant les duels à l’épée incongrus, et Amelia présentée comme la jeune femme parfaite customisée sur tablette, rien qui ne cherche à questionner la dramaturgie.

    Reste que par rapport aux derniers Verdi de Salzbourg, cette production moins statique affiche surtout une équipe musicale ô combien plus cohérente et homogène, qui nivèlera jusqu’à l’applaudimètre des saluts. La direction de Valery Gergiev fournit équilibre et sens du théâtre, ne négligeant ni les atmosphères marines en clair-obscur ni les grands éclats des révoltes. Le drame ne se délite à aucun moment grâce à des tempi soutenus, et même si l’on peut rêver prestation de fosse plus électrique, les Wiener sont une fois de plus somptueux.

    Luca Salsi a l’idéale stature de Simon, noble chanteur natif de Parme à la ligne choyée, phrasée avec élégance et nuances (le Figlia pianissimo qui termine son duo avec Amelia, d’une absolue distinction), d’une mâle prestance aux moments d’autorité, le tout sans jamais rugir ou faire du son, jouant d’un timbre à la rondeur idéale. René Pape, d’une présence toujours aussi impressionnante, expose un bas registre de violoncelle au souffle magistralement géré, digne d’un authentique patricien.

    André Heyboer fait briller l’école française de chant avec son Paolo parfaitement projeté, plus mince de contours que son rival (et c’est tant mieux pour la crédibilité dramatique), d’une émission nerveuse et claire qu’il partage avec le Gabriele Adorno juvénile et enthousiaste de Charles Castronovo, belle allure en scène, engagement jamais pris en défaut, pas très italien de timbre mais remarquablement chanté. Il est jusqu’au Capitaine du jeune Chinois Long Long de rayonner sous le soleil de Gênes.

    Le joyau de la soirée reste cependant l’Amelia de la Lettone Marina Rebeka, vibrato fiévreux, voix parfaitement effilée qui rappellerait, en moins épais, la jeune Netrebko, et triomphe tout autant dans des aigus piano très focus que dans des grands éclats incendiaires ne craignant ni l’orchestre ni ses partenaires à l’occasion d’ensembles embrasés à l’ardeur de son tempérament.




    GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
    Le 18/08/2019
    Yannick MILLON

    Nouvelle production de Simon Boccanegra de Verdi dans une mise en scène d’Andreas Kriegenburg et sous la direction de Valery Gergiev au festival de Salzbourg 2019.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Simone Boccanegra, opéra en un prologue et trois actes (1857)
    Version révisée de 1881
    Livret de Francesco Maria Piave d’après la pièce d’Antonio García Gutiérrez , revu par Arrigo Boito

    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Wiener Philharmoniker
    direction : Valery Gergiev
    mise en scène : Andreas Kriegenburg
    décors : Harald B. Thor
    costumes : Tanja Hofmann
    Ă©clairages : Andreas GrĂĽter
    préparation des chœurs : Ernst Raffelsberger

    Avec :
    Luca Salsi (Simone Boccanegra), Marina Rebeka (Amelia Grimaldi), René Pape (Jacopo Fiesco), Charles Castronovo (Gabriele Adorno), André Heyboer (Paolo Albiani), Antonio Di Matteo (Pietro), Long Long (Un Capitaine).

     


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