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Superbe ouverture de saison

Lausanne
Opéra
09/29/2019 -  et 2*, 4, 6, 9 octobre 2019
Jacques Offenbach : Les Contes d’Hoffmann
Beate Ritter (Olympia), Vannina Santoni (Antonia), Géraldine Chauvet (Giulietta), Jean-François Borras (Hoffmann), Nicolas Courjal (Lindorf, Coppélius, Docteur Miracle, Dapertutto), Carine Séchaye (La Muse, Nicklausse), Frédéric Longbois (Andrès, Cochenille, Franz, Pitichinaccio), Qiulin Zhang (La mère d’Antonia), Marcin Habela (Spalanzani), Alexandre Diakoff (Luther, Crespel), Mohamed Haidar (Hermann, Schlemil), Jean Miannay (Nathanael)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Patrick Marie Aubert (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Jean-Yves Ossonce (direction musicale)
Stefano Poda (mise en scène, décors, costumes, lumières), Paolo Giani Cei (assistant)


(© Alan Humerose)


Une gigantesque bibliothèque recouvrant trois parois et remplie de statues énigmatiques. C’est dans ce décor – unique – impressionnant que Stefano Poda a choisi de transposer Les Contes d’Hoffmann qui viennent d’ouvrir avec panache la saison 2019-2020 de l’Opéra de Lausanne. Pour le metteur en scène, qui a aussi conçu la scénographie, les costumes et les lumières du spectacle, le poète Hoffmann a rassemblé tous les objets qui lui tiennent à cœur afin de réfléchir au sens de son existence et de faire la synthèse de toutes les expériences qu’il a vécues. Au centre du plateau, un cube blanc tournant sur lui-même sert de chambre à Hoffmann, avant d’être remplacé successivement par un 78 tours géant pour l’acte d’Antonia, par une gondole pour l’acte de Giulietta puis par une roulette. Le dispositif est aussi ingénieux que spectaculaire. De surcroît, Stefano Poda réussit habilement à donner une unité à l'ouvrage, faisant oublier son caractère hétéroclite. Il a aussi eu l’idée de démultiplier les femmes dont Hoffmann tombe amoureux. Elles sont toutes enfermées dans des vitrines qui ressemblent à des cages, laissant le poète désemparé car il ne sait jamais vraiment laquelle est la bonne.


A scénographie spectaculaire, plateau vocal de haut vol. La distribution est emmenée par Nicolas Courjal, qui interprète avec délectation les quatre « méchants ». Dès le début du spectacle, son rire sonore et sarcastique fait frissonner la salle et glacer d’effroi la Muse. Impressionnant de désinvolture et de cynisme, il met son timbre bien projeté et son chant de velours au service d’une incarnation très aboutie. Pour ses débuts en Hoffmann, Jean-François Borras force le respect. Si l’aigu est parfois tendu, le ténor éblouit par son timbre solaire et sa vaillance, composant un poète mélancolique et maladroit. Diction impeccable, accents impérieux, Carine Séchaye est totalement investie tant en Muse qu’en Nicklausse. Beate Ritter est une Olympia aux aigus aussi précis que percutants, se permettant des variations stratosphériques. Antonia fragile et émouvante, Vannina Santoni ne peut cependant masquer des stridences dans la voix. Géraldine Chauvet incarne une Giulietta froide et manipulatrice. On mentionnera également Frédéric Longbois, qui confère aux quatre valets non seulement une once d’humour, mais aussi un côté mystérieux et inquiétant. Malgré de légers décalages avec le chœur, Jean-Yves Ossonce réussit, à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, à maintenir la tension tout en se montrant attentif aux nuances et aux raffinements de la partition. Les musiciens répondent parfaitement, avec de remarquables interventions des solistes (violon, flûte, hautbois, harpe). Bicentenaire de sa naissance oblige, Offenbach sera encore à l’honneur à l’Opéra de Lausanne cette saison, avec La Belle Hélène pour les fêtes de fin d’année.



Claudio Poloni

 

 

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