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CRITIQUE | Lucia di Lammermoor : une distribution étincelante dans un écrin décevant

Par Caroline Rodgers le 10 novembre 2019

Kathleen Kim dans Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal, novembre 2019 (Photo : Yves Renaud)
Kathleen Kim dans Lucia di Lammermoor, novembre 2019, Opéra de Montréal (Photo : Yves Renaud)

C’est le genre de titre qui fait dire aux lecteurs: « elle n’est jamais contente ». Que voulez-vous? La Lucia di Lammermoor présentée ces jours-ci à l’Opéra de Montréal nous sert une distribution fabuleuse dans une mise en scène et des décors sans intérêt que l’on s’efforce d’oublier pour se concentrer sur ces voix impressionnantes. La première avait lieu hier soir, 9 novembre, à la salle Wilfrid-Pelletier. Critique.

Réglons tout de suite la question de cette scénographie ennuyeuse et statique qui nous vient de l’Opéra de Floride. Trois colonnes immuables servent de base au reste. Le tout commence dans un décor nocturne vraiment trop sombre à l’acte I, puis se transporte dans un intérieur où des étendards nous rappellent qu’on est en Écosse… Le décor de la scène du château de l’acte II, avec deux niveaux et des grandes fenêtres éclairées de rouge, est le seul qui soit coloré et dynamique. Dans l’ensemble, tout est si conventionnel et peu inspiré que cela ne mérite pas qu’on s’y attarde davantage.

 

Frédéric Antoun, dans le rôle d'Edgardo, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal, novembre 2019. (Photo: Yves Renaud)
Frédéric Antoun, dans le rôle d’Edgardo, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal, novembre 2019. (Photo : Yves Renaud)

Les chanteurs

La soprano américaine d’origine coréenne Kathleen Kim a récolté une forte ovation à la tombée du rideau grâce à sa prestation virtuose. Dotée, comme il se doit pour le rôle, d’une voix cristalline et agile de colorature, elle démontre une technique très précise et des nuances subtiles pour un rendu brillant dans l’ensemble. Sur le plan théâtral, on sent qu’elle donne son maximum, et bien que l’on ait déjà vu et entendu des Lucia plus transcendantes et plus transportées dans la scène de la folie, elle s’avère à la hauteur.

Je n’avais pas réentendu le ténor québécois Frédéric Antoun (Edgardo) depuis quelques années. Posé et sûr de lui, il démontre une musicalité plus approfondie qu’à ses débuts, en donnant des inflexions et des couleurs recherchées à son interprétation. Le timbre est toujours aussi beau. Toutefois, on ne sent pas une grande chimie entre lui et Kathleen Kim.

 

Gregory Dahl, baryton, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal. (Photo: Yves Renaud)
Gregory Dahl, baryton, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal. (Photo : Yves Renaud)

Comme ce fut le cas il y a quelques semaines dans La Traviata à l’Opéra de Québec, le puissant baryton Gregory Dahl (Enrico) vole la vedette chaque fois qu’il est sur scène. Absolument convaincant à tous points de vue dans ce rôle d’Enrico qui convient à sa prestance et à sa forte personnalité.

Dans le rôle du chapelain Raimondo, la basse moldave Oleg Tsibulko, qui fait ses débuts à l’Opéra de Montréal dans ce rôle, est le genre de chanteur qui peut, comme Gregory Dahl, devenir un pilier des distributions. Ses airs sont réussis et il campe son personnage avec beaucoup d’aplomb.

 

Mario Bahg, ténor, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal, novembre 2019. (Photo: Yves Renaud)
Mario Bahg, ténor, Lucia di Lammermoor, Opéra de Montréal, novembre 2019. (Photo : Yves Renaud)

On voyait le ténor coréen Mario Bahg, lauréat du CMIM 2018, pour la première fois dans un rôle d’opéra à Montréal. Cette première présence, dans le rôle d’Arturo, confirme son talent. En plus de sa voix superbe, il s’avère prometteur comme comédien et donne une tournure comique et prétentieuse au personnage du mari imposé à Lucia. On rit, en prime, de son extravagante perruque bouclée.

Le ténor Rocco Rupolo, lui aussi excellent dans La Traviata à Québec, en octobre, s’est vu confier le rôle secondaire de Normanno, qu’il exécute sans faille.

Finalement, la mezzo-soprano Florence Bourget, membre de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, possède une belle voix qui, malheureusement, ne réussit pas toujours à se faire entendre par dessus l’orchestre. Ce dernier (l’Orchestre Métropolitain, dirigé par le chef Fabrizio Ventura) s’en tire bien mieux, cette fois, que lors de la première d’Eugene Oneguine, en septembre. On retient de beaux moments pour la harpe, entre autres.

Le plus beau moment de la soirée n’est pas la scène de la folie, mais bien le magnifique sextuor Chi mi frena in tal momento? à la fin de l’acte II, où toutes ces voix se fondent miraculeusement et démontrent qu’avec cette distribution, le tout est largement supérieur à la somme de ses parties.

Vous voulez y aller?

Lucia di Lammermoor sera présenté de nouveau les 12 et 14 novembre à 19 h 30, et le dimanche 17 novembre à 14 h.

DÉTAILS

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