Titon et l’Aurore

Sous la direction de William Christie

En direct mardi 19 janvier à 20h, puis en rattrapage, sur Medici TV

S’éprendre de l’Aurore condamne à de trop brèves amours. Ainsi, le berger Titon devra-t-il affronter bien des vicissitudes avant de pouvoir retrouver pour l’éternité la belle déesse aux doigts de rose…

Créée en 1753 à l’Académie royale de musique, Titon et l’Aurore, pastorale héroïque de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) aurait dû marquer le début d’année à l’Opéra Comique. Sous la direction de William Christie et dans une mise en scène de Basil Twist où dialoguent personnages réels et marionnettes, le spectacle se déroulera sans public, sous le regard des caméras – formule désormais courante dans l’univers des arts vivants.

Ce mardi 19 janvier (à 20 heures) Medici TV en propose la captation en direct et l’offrira trois mois en libre accès : une aubaine pour les mélomanes, tant l’ouvrage connut de succès lors de sa création. Depuis environ 250 ans, Titon est resté ignoré des théâtres pour n’occuper plus que la mémoire des connaisseurs.

Intrigue et musique bucoliques

Hommage à Madame de Pompadour qui se parait volontiers des atours de l’Aurore dans les fêtes versaillaises, la pastorale frémit d’ambiances bucoliques et tendres, convoquant le dieu des vents (rival de Titon) et les stratagèmes de l’Amour. Mondonville, violoniste de premier plan, est, selon les termes de William Christie, « un brillant satellite de Rameau » dont la partition inventive et virtuose figure les caprices et délices que prodigue la nature.

→ REPORTAGE. L’Opéra-Comique entrouvert

« Les prés y sont toujours verts, l’ombre toujours fraîche, l’air toujours pur… Cependant comme le ciel se couvre quelquefois de nuages, ne fût-ce que pour renouveler par quelques rosées le vernis des prairies, on peut aussi mêler quelques passions tristes, ne fût-ce que pour relever le goût du bonheur et assaisonner l’idée du repos », lit-on dans l’article « Pastorale » de l’Encyclopédie.

Salle Favart, le plateau vocal réunit des « champions » du baroque comme le ténor Reinoud Van Mechelen (Titon), dont la voix répond au-delà des siècles à celle de la « star » de l’époque, l’incomparable Jélyotte (1713-1797), et la jeune soprano Gwendoline Blondeel (l’Aurore). Et l’on se délecte d’avance de la présence de chanteurs-poètes charismatiques comme Emmanuelle de Negri et Marc Mauillon !