altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Nouvelle production d’Il Trovatore de Verdi dans une mise en scène de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil dirigée par Pierre Bleuse, à l’Opéra de Rouen Normandie.

Trouvère tout blanc

Le Trouvère retrouve l’Opéra de Rouen dans une mise en scène conceptuelle de Clarac et Deloeuil. Transposée dans la ville en 2070, la proposition tente de mettre en exergue la misogynie du texte, mais ne peut empêcher que cette fois, les premiers rôles masculins de la distribution ne surpassent les femmes, tandis que les chœurs comme l’orchestre soutiennent l’action.
 

Opéra Rouen Normandie, Rouen
Le 24/09/2021
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Vision persistante

  • Messiaen en antichambre

  • Pastorale nordique

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Pour cette nouvelle production du Trouvère Ă  l’OpĂ©ra de Rouen Normandie, les metteurs en scène Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil ont adaptĂ© l’histoire afin de placer l’action directement dans la ville, en 2070, avec des flashbacks vingt ans plus tĂ´t. Le Comte de Luna dirigerait donc sa multinationale Ă©ponyme, spĂ©cialisĂ©e dans la gestion et modĂ©lisation des cerveaux fĂ©minins, ceci dans le but de les contrĂ´ler. Rouen serait alors gĂ©rĂ©e par un riche homme blanc, au dĂ©triment du reste de la population et surtout des femmes, dont le groupe de sorcières dirigĂ© par Azucena.

    Pour développer cette proposition, un décor blanc futuriste très flatteur à l’œil intègre des cerveaux dans des aquariums de laboratoire, là où les costumes en rappel des imaginaires Heroic fantasy séduisent nettement moins. Une guilde de hackers guidée par Manrico tente d’affaiblir Luna, à grands coups de masques d’Anonymous (ou du film V pour Vendetta), de multiples informaticiens encapuchonnés agiles au clavier (façon Mr Robot) et d’autres jeux d’épées interactifs sur lunettes de réalité augmentée, dont les vidéos sont retranscrites sur grand-écran en haut de scène. Le court teaser répétitif de l’Audi A4 brûlée en guise de bûcher (Rouen les a toujours appréciés…) ou l’introduction comme la mort d’un Luna vieilli sur son lit d’hôpital n’y ajouteront rien : la mise en scène copieusement huée aux saluts ne parvient jamais à transcender le livret.

    Au chant, on attend comme toujours dans cette œuvre les quatre meilleures voix dans les quatre tessitures, or presque tout le monde déçoit. Le baryton Lionel Lhote est le plus stable et le plus convaincant, mais il n’a pas les consonnes et jamais le texte n’est limpide. Ivan Gyngazov est un Manrico puissant, toujours à l’aise, mais qui manque de finesse et de couleurs et porte sans passion son Di quella pira. Pourtant les hommes surpassent les femmes, particulièrement l’Azucena au grave poitriné à outrance et au haut-médium décharné de Sylvie Brunet-Grupposo, peu marquante par un vrai manque de noirceur et de violence dès Stride la vampa.

    Jennifer Rowley avait naguère impressionné en Leonora, mais la voix s’est élargie, le vibrato resserré, et l’aigu est éraillé, difficile même dans D'amor sull'ali rosee où sa ligne de chant ne permet plus ni de vocaliser, ni d’abaisser vers les piani. On se rattrape alors avec les seconds rôles, Grigory Shkarupa pour un Ferrando échauffé, Lancelot Lamotte pour un Ruiz bien stimulé et surtout Aliénor Feix, magnifique Ines et artiste la plus subtile de la distribution.

    Encore masqués, visiblement à leur propre décision, les Chœurs et de l’Opéra de Rouen et accentus affichent une superbe santé, dynamiques et envolés pour toutes leurs scènes, malgré un orchestre lui aussi affuté, mais toujours trop fort sous la direction nervurée et sans grande fluidité de Pierre Bleuse. Cela aurait pu suffire à exalter un plateau survolté, mais se voit limité tant par les voix que par une transposition futuriste bien peu aboutie.




    Opéra Rouen Normandie, Rouen
    Le 24/09/2021
    Vincent GUILLEMIN

    Nouvelle production d’Il Trovatore de Verdi dans une mise en scène de Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil dirigée par Pierre Bleuse, à l’Opéra de Rouen Normandie.
    Giuseppe Verdi (1813-1883)
    Il Trovatore, opéra en 4 actes
    Livret de Salvatore Cammarano et Leone Emanuele Bardare, d'après El Trovador d'Antonio García Gutiérrez

    Choeur accentus / Opéra de Rouen Normandie
    Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
    Orchestre RĂ©gional de Normandie
    direction : Pierre Bleuse
    mise en scène, décors & costumes : Le Lab > Jean-Philippe Clarac, Olivier Deloeuil
    Ă©clairages : Christophe Pitoiset
    vidéos : Benjamin Juhel, Julien Roques & Timothé Buisson
    préparation des choeurs : Attilio Tomasello

    Avec :
    Lionel Lhote (Il conte di Luna), Jennifer Rowley (Leonora), Sylvie Brunet-Grupposo (Azucena), Ivan Gyngazov (Manrico), Grigory Shkarupa (Ferrando), Aliénor Feix (Ines), Lancelot Lamotte (Ruiz).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com