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Opéra de LausanneLe «Figaro» électrisant de James Gray

Après bien des péripéties, le Comte et la Comtesse célèbrent le mariage de Figaro et Susanna. Il y a aura encore quelques rebondissements!

Il y avait vendredi soir à l’Opéra de Lausanne comme un air d’insouciance et de soulagement. Tout avait été prévu pour que la soirée soit réussie et elle l’a été: une première grande production de saison (après la jolie création du «Petit Chaperon rouge» en septembre), un titre populaire de Mozart, joyeux et piquant, dans une mise en scène classique et sans prise de tête, dopée par une distribution scintillante. Sans doute fallait-il flatter tous les sens avec ces «Nozze di Figaro» pour renouer avec les vieilles habitudes après ces mois de disette lyrique.

Manipulations en série

Difficile de ne pas s’ébahir devant une succession de tableaux soyeux aux décors (Santo Loquasto) et aux costumes (Christian Lacroix) célébrant avec luxe les derniers feux de l’Espagne féodale. Surtout quand ils servent d’écrin à un imbroglio dramatique admirablement ficelé par James Gray et son assistant Gilles Rico. Dans cet univers corseté où les conventions se fissurent, chacun manipule son prochain avec une ingéniosité et même une rage qui trouve dans le Figaro de Robert Gleadow une incarnation saisissante. Mais sa roublardise électrisante laisse aussi transparaître une jalousie qui n’augure rien de bon pour son couple avec l’exquise Susanna (miraculeuse Arianna Vendittelli). Seul personnage sincère, le Cherubino cocasse de Lea Desandre nous fait douter de ce que nous savons de l’amour. Le Comte de Phillip Addis est d’une cruauté glaçante en prédateur acculé, mais il souffrait à la première de quelques baisses de régime vocal. Valentina Nafornita fait une touchante Comtesse qui gagne en épaisseur au fil de l’intrigue. Son pardon final sur une musique qui semble tomber du ciel plutôt que de la fosse – où l’OCL et Frank Beermann font des merveilles – nous interpelle à travers les siècles: qui peut encore pardonner de la sorte?

Lausanne, Opéra
Jusqu’au di 14 novembre
www.opera-lausanne.ch