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CRITIQUES DE CONCERTS 03 mai 2024

Nouvelle production de Falstaff de Verdi dans une mise en scène de Christoph Marthaler et sous la direction d’Ingo Metzmacher au festival de Salzbourg 2023.

Salzbourg 2023 (4) :
Rira bien…

© Ruth Walz

Transposé dans la villa d’Orson Welles, le Falstaff de Christoph Marthaler à Salzbourg reste l’un de ses spectacles les moins inspirés. Son concept s’épuise très vite et passe totalement à côté de l’humour de la partition, sauvée par une distribution où les hommes brillent davantage que les femmes, sous la baguette nerveuse d’Ingo Metzmacher.
 

GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
Le 16/08/2023
Yannick MILLON
 



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  • Des productions salzbourgeoises de Christoph Marthaler – Pierrot lunaire, Kátia Kabanová, Les Noces de Figaro, L’Affaire Makropoulos – ce Falstaff est sans aucun doute la plus faible. L’hommage au cinĂ©ma hollywoodien Ă  travers la figure d’Orson Welles, qui avait incarnĂ© Ă  l’écran le personnage obèse de Shakespeare, n’était pas une mauvaise idĂ©e. Dans sa rĂ©alisation, elle accouche d’un spectacle oĂą les seuls traits d’humour consistent en un gimmick lourdingue – des chutes rĂ©pĂ©tĂ©es ad nauseam.

    Le décor unique, sur toute la largeur du Großes Festspielhaus, consiste en une villa texane avec piscine à cour, une salle de projection à jardin, un studio au centre pour les décors du film Chimes at Midnight du réalisateur américain, rôle (quasi) muet, cigare au bec et verre de whisky à la main. Le tournage donne lieu à l’intervention de dizaines de figurants, autour d’une intrigue inutilement complexifiée. Au III, le ton change, avec la partie de colin-maillard censée faire tourner le Pancione en bourrique, et la prise de pouvoir d’Alice qui s’installe dans la chaise du réalisateur.

    Dès le tomber de rideau d’entracte, de copieuses huées se font entendre, confirmant le silence de mort du public devant cette transposition passablement plombée, à l’opposé de celle de Damiano Michieletto il y a une décennie. La redécouverte récente d’un extrait de scénario de Welles reproduit dans le programme de salle n’y peut mais, la sauce ne prend pas, le spectacle reste aussi épais que l’armure de Falstaff dans laquelle déambule le comédien Marc Bodnar pendant la scène finale.

    La partie musicale sauve la mise. En comparaison des volutes de Philippe Jordan dans Macbeth, le Verdi d’Ingo Metzmacher est d’un vrai tranchant, aux phrasés courts et nerveux. L’éloignement des groupes sur scène vaut pourtant des ensembles brouillons, mais les scènes nocturnes restent les plus réussies, où le spécialiste de la musique du XXe siècle fait sonner les alliages de timbre dans toute leur originalité, piccolos fantomatiques et cordes tortueuses ; presque du Britten.

    Quant à la distribution, elle voit le triomphe des messieurs, jusqu’aux rôles buffa, absolument impeccables. Bogdan Volkov est un Fenton idéal, charme fou du timbre, legato de miel, élégance du phrasé, face au binôme formé par les émissions assez proches de clarté et d’éloquence du Ford mordant de Simon Keenlyside, quasi jumeau du Falstaff peu pansu de Gerald Finley, un cran au-dessus en termes de falsetto, d’une intelligence, d’une précision et d’une variété d’états d’âme confondantes.

    Chez les dames, si la Mrs Quickly de Tanja Ariane Baumgartner fait preuve de distinction à défaut d’un grave gargantuesque face à la Meg Page brillante de Cecilia Molinari, on regrettera chez l’Alice pourtant nuancée d’Elena Stikhina une réelle blancheur du timbre dans la fugue finale et chez la Nannetta piquante de Giulia Semenzato un aigu qui bouge déjà sur le lab d’Anzi rinnova come fa la luna.




    GroĂźes Festspielhaus, Salzburg
    Le 16/08/2023
    Yannick MILLON

    Nouvelle production de Falstaff de Verdi dans une mise en scène de Christoph Marthaler et sous la direction d’Ingo Metzmacher au festival de Salzbourg 2023.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Falstaff, commedia lirica en trois actes (1893)
    Livret d’Arrigo Boito d’après Les Joyeuses Commères de Widsor et King Henry IV de Shakespeare

    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    Wiener Philharmoniker
    direction : Ingo Metzmacher
    mise en scène : Christoph Marthaler
    décors & costumes : Anna Viebrock
    Ă©clairages : Sebastian Alphons
    préparation des chœurs : Huw Rhys James

    Avec :
    Gerald Finley (Falstaff), Simon Keenlyside (Ford), Bogdan Volklov (Fenton), Thomas Ebenstein (Dr Cajus), Michael Colvin (Bardolfo), Jens Larsen (Pistola), Elena Stikhina (Mrs Alice Ford), Giulia Semenzato (Nannetta), Tanja Ariane Baumgartner (Mrs Quickly), Cecilia Molinari (Mrs Meg Page), Marc Bodnar (Orson Welles), Liliana Benini (Robinia), Joaquin Abella (premier assistant réalisateur).

     


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