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Gaëlle Arquez chez Offenbach

Gaëlle Arquez: «L'histoire d'Hélène, est atemporelle et universelle.» theatre du chatelet

L'étoile montante du chant lyrique endosse les habits de « La Belle Hélène » au Châtelet, dans une nouvelle production mise en scène par Pierrick Sorin et Giorgio Barberio Corsetti.

Le FIGARO. - Que vous inspire le personnage de la Belle Hélène?

Gaëlle ARQUEZ. - C'est un personnage de caractère. Une figure féminine très éloignée des rôles dramatiques auxquels je suis habituée et vers laquelle je ne serais pas allée spontanément si le Capitole de Toulouse ne me l'avait pas proposée il y a deux ans. Et ce fut un vrai coup de foudre.

Qu'est-ce qui vous a séduit dans cet univers qui vous était étranger?

Du point de vue purement vocal, cette musique que l'on considère souvent comme légère apporte une forme de respiration dans la vie de chanteuse. Du point de vue scénique, j'ai naturellement plus d'aisance à faire pleurer qu'à faire rire. C'était donc l'occasion de travailler sur un registre qui manque encore à ma palette. D'autant que les dialogues parlés induisent ici, plus que dans la plupart des ouvrages que j'ai pu aborder, un vrai travail d'actrice.

Votre passage par le baroque français vous aide-t-il à mieux appréhender ce rapport au texte?

Pas directement. L'histoire d'Hélène, cette femme qui a toujours baigné dans l'opulence mais à qui il a toujours manqué l'amour, est atemporelle et universelle. Mais toute tentative de rapprochement s'arrête là. Le langage d'Offenbach lui est aussi propre que peut l'être celui de Rameau, et je crois difficile de tisser un lien entre les deux.

Le langage d'Offenbach est aussi propre à son époque. Comment le rendre audible pour le public d'aujourd'hui?

C'est là, je crois, tout le défi de La Belle Hélène.Et aussi tout l'intérêt de l'œuvre. On ne parle plus aujourd'hui comme en 1860. Les blagues qui marchaient à l'époque parce qu'elles faisaient sens à ce moment-là ne sont plus celles qui nous parleraient aujourd'hui. Il me semble que pour ne pas sombrer dans une vision désuète, ce qui ne serait pas rendre justice au génie comique et musical d'Offenbach, il faut s'accorder une certaine prise de liberté.

Prise de liberté qui est le propre du tandem de metteurs en scène Giorgio Barberio Corsetti et Pierrick Sorin. Comment se passe le travail avec eux?

J'avais vu leur Pietra del paragone de Rossini, qui pour moi est un modèle du genre et un superbe exemple de ce que l'on peut faire avec de la vidéo à l'opéra. Le dispositif ici est assez similaire, avec des caméras qui nous filment en gros plan et la diffusion d'images simultanées sur des écrans derrière nous. Associée aux décors fantasmagoriques des décors de Pierrick Sorin, cette mise en perspective renforce le comique de situation, mais il nous a fallu apprendre à nous mouvoir dans les limites qu'imposent les champs de prise de vues. Nous adapter à cette dimension cinématographique fut une vraie leçon de jeu d'acteur.

Quels sont vos projets?

Je reviens la saison prochaine à l'Opéra de Paris dans Don Giovanni, qui m'a lancée il y a trois ans. Et je serai ensuite à la Monnaie de Bruxelles dans Hansel et Gretel, auquel j'ai hâte de me confronter.

La Belle Hélène, au Théâtre du Châtelet,pl. du Châtelet (Ier). Tél.: 01 40 28 28 40. Dates: du 2 au 22 juin. Places: de 18 à 99 €.

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