Du sang neuf à l’Opéra de Lyon pour la saison 2022-2023

- Publié le 25 mars 2022 à 17:41
Du sang neuf à l’Opéra de Lyon pour la saison 2022-2023
Des créations, des raretés, des représentations hors les murs, et à la direction musicale un chef qui fêtera ses quarante ans : Richard Brunel et l'Opéra de Lyon font le pari de la jeunesse et de l'ouverture.

« Une attention portée à la création, […] à une jeune génération d’artistes, et à tous les publics, […] en allant à leur rencontre »,  voilà résumé, en préambule, le projet « ambitieux » et « citoyen » que Richard Brunel entend mettre en œuvre pour sa première vraie saison à la tête de l’Opéra de Lyon. Il y sera en effet question de la « révolte des femmes, de leurs luttes toujours à l’œuvre pour leur liberté » (chez Massenet, Debussy, Janacek, Bartok, Haas), de « catastrophe écologique » (Britten), de « la fin prochaine » d’un ordre social (Bernstein, Mozart) et familial (Boesmans) pourtant « réputés immuables ».

Jeunesse et éclectisme

Les onze ouvrages affichés pour la saison 2022-2023 jouent pour cela la carte de l’éclectisme. Après un Tannhäuser mis en scène par David Hermann, le jeune et nouveau directeur musical de la maison, Daniele Rustioni, proposera une version de concert d’Hérodiade de Massenet, avec Ekaterina Semenchuk en tête d’affiche, puis la version française du Moïse et Pharaon de Rossini, dans une mise en scène de Tobias Kratzer, avec Michele Pertusi et Alex Esposito dans les rôles-titres. Le chef fêtera, enfin, ses quarante ans avec un Requiem de Verdi au Grand Théâtre de Fourvière qui clôturera la saison en apothéose.

Entretemps, la curiosité des Lyonnais aura été piquée au vif par la première in loco du Candide de Bernstein (Wayne Marshall sera au pupitre, Paul Appleby campera le héros imaginé par Voltaire) et la rare Arche de Noé de Britten (distribuée aux Solistes du Lyon Opéra Studio avec Karine Locatelli à la baguette). Mais aussi par deux créations françaises : La Maison du crime de Georg Friedrich Haas (mise en scène par Claus Guth et dirigée par Peter Rundel) et On purge bébé ! de Philippe Boesmans dans une mise en scène du maître des lieux (avec Jean-Sébastien Bou, Jodie Devos, Julien Behr, Jérôme Varnier et, dans la fosse, Bassem Akiki) – six mois après la création mondiale, à Bruxelles.

Une Mélisande à laquelle Judith Chemla prêtera ses atours – « d’après Pelléas et Mélisande de Maurice Maeterlinck et Claude Debussy », nous promet l’adaptateur Richard Brunel, avec un radical « resserrement de la formation instrumentale » par Florent Hubert – côtoiera, au cours de la saison, une Katia Kabanova de Janacek dirigée par Elena Schwarz et mise en scène par Barbara Wysocka (avec Corinne Winters ), un Château de Barbe-Bleue de Bartok sur lequel veilleront le chef Titus Engel et le dramaturge Andriy Zholdak, et des Noces de Figaro confiées à Alexandre Bloch et Olivier Assayas (avec notamment, en Susanna, Elbenita Kajtazi). Voilà de quoi satisfaire les goûts les plus divers.

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