«Carmen» ressuscitée...

Carmen», l'ouvrage lyrique le plus joué dans le monde, va être monté par l'Opéra de Montpellier en septembre, «telle que l'avait imaginée Bizet», le compositeur français mort le 3 juin 1875, brisé par l'échec, trois mois plus tôt, de cet opéra-comique jugé alors trop sulfureux. «Certains considèrent que c'est un hasard, dit Jacques Chalmeau, auteur de la nouvelle édition critique.

AFP

Carmen», l'ouvrage lyrique le plus joué dans le monde, va être monté par l'Opéra de Montpellier en septembre, «telle que l'avait imaginée Bizet», le compositeur français mort le 3 juin 1875, brisé par l'échec, trois mois plus tôt, de cet opéra-comique jugé alors trop sulfureux. «Certains considèrent que c'est un hasard, dit Jacques Chalmeau, auteur de la nouvelle édition critique; pourtant quiconque se sera penché un tant soit peu sur les conditions difficiles de la création - accueil glacial des critiques, celui mitigé du public devant un sujet un peu trop sulfureux - aura compris que Bizet, brisé, était mort parce qu'il n'avait pas accepté l'échec inexplicable de sa Carmen.» Deux éditions de «Carmen» (Choudens et Oeser) étaient utilisées jusqu'à maintenant. La nouvelle édition, «acceptable bien qu'incomplète» selon son auteur, sera utilisée par l'Opéra de Montpellier pour une nouvelle production, programmée pour quatre représentations à partir du 18 septembre, avec la mezzo montpelliéraine Marie-Ange Todorovitch dans le rôle-titre.

«Georges Bizet a conçu une oeuvre avec une certaine logique toute personnelle, or les événements de la création l'avait contraint à quelques transformations, qui à mon sens amputèrent l'oeuvre, voire la défigurèrent», explique Jacques Chalmeau. «Il semble donc juste d'éditer aujourd'hui, avec l'aide des moyens technologiques actuels, le premier jet du grand compositeur intégral, sans coupures, sans adaptation, Carmen telle que l'avait imaginée Bizet», ajoute-t-il.

Jacques Chalmeau a mené à bien son travail de reconstitution en se basant sur le conducteur du chef d'orchestre Deloffre, qui avait dirigé la première de «Carmen», ainsi que sur le matériel d'orchestre de la première.Devant l'accueil négatif donné à son opéra, Bizet corrigea, annota, coupa, parfois à regret.

© La Libre Belgique 2005

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