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Retour vers le futur avec Robert Wilson

Plus qu'un spectacle, « Einstein on the Beach », au Théâtre du Châtelet à Paris jusqu'au 12 janvier, est une véritable expérience sensorielle.

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Publié le 09 janvier 2014 à 08h49, modifié le 10 janvier 2014 à 16h06

Temps de Lecture 4 min.

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La beauté, l’étrangeté et la lenteur fascinante des tableaux d’« Einstein on the Beach » brisent l’espace et le temps, pour le reconstruire autrement, comme dans un paysage mental.

Au soir du mardi 7 janvier, le temps s'est envolé et l'espace est devenu infini. C'était la première d'Einstein on the Beach, l'opéra de Philip Glass et Robert Wilson, et à la fin, vers 23 heures, on pouvait voir, devant le Théâtre du Châtelet à Paris, des gens qui avaient dans le regard l'éclat d'un voyage hypnotique.

Ils sortaient du spectacle, mais est-ce le mot juste quand il s'agit d'une expérience sensorielle ? Pas sûr, et peu importe. Ce qui compte, c'est ce qui s'est passé, pendant plus de quatre heures, dans une salle où chacun était convié à entrer et sortir à sa guise, et où pourtant, peu sont partis pour revenir ensuite.

Pas seulement parce qu'ils n'avaient pas envie de déranger leurs voisins. Tout simplement parce qu'ils n'avaient pas envie de laisser, ne serait-ce qu'un court moment, leur attention se détacher de ce qu'ils voyaient et entendaient. Et cela, malgré les répétitions revendiquées des images et des sons. Au contraire : ce sont ces répétitions mêmes qui emmenaient chacun dans un autre temps, un autre espace. Comme dans un retour vers le futur qu'un compositeur, Philip Glass (76 ans), et un metteur en scène, Robert Wilson (72 ans), ont orchestré main dans la main, d'une manière géniale, autour d'un titre énigmatique et précis, Einstein on the Beach.

Lire le portrait : Les mille visages de Robert Wilson

L'idée leur en est venue dans les années 1970. L'un, Robert Wilson, arrivait de Waco, au Texas ; l'autre, Philip Glass, de Baltimore, dans le Maryland. Ils se sont retrouvés à New York, dans le vivier underground, et ils se sont reconnus dans leur désir de suivre un chemin personnel, hors des conventions.

Philip Glass avait suivi à Paris les cours de Nadia Boulanger et s'était pris de passion pour la musique de l'Indien Ravi Shankar ; Robert Wilson avait travaillé avec des adolescents psychotiques, et pris la mesure du temps normal du théâtre et de l'opéra, qui ne lui convenait pas. Pourquoi, se disait-il, ce temps est-il contracté, alors que dans la vie il ne l'est pas ? Pourquoi ne verrait-on pas, sur une scène, se dérouler une action comme quand on est sur un banc public, et que l'on regarde le mouvement des passants ?

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