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Une Carmen reine à l’orchestre

Tours
Grand Théâtre
01/17/2014 -  et 19, 21*janvier 2014
Georges Bizet : Carmen

Andrea Hill (Carmen), Vannina Santoni (Micaëla), Chloé Chaume (Frasquita), Albane Carrère (Mercédès), Florian Laconi (Don José), Sébastien Soulès (Escamillo), Vincent Pavesi (Zuniga), Régis Mengus (Moralès), Ronan Nedelec (Le Dancaïre), Vincent Ordonneau (Remendado), Laurent Priou (Lillas Pastia)
Chœurs et Maîtrise de l’Opéra de Tours, Emmanuel Trenque (direction des chœurs), Orchestre symphonique Région Centre-Tours, Jean-Yves Ossonce (direction musicale)
Gilles Bouillon (mise en scène), Bernard Pico (dramaturgie), Nathalie Holt (décors), Marc Anselmi (costumes), Marc Delamézière (lumières)


A. Hill, F. Laconi (© François Berthon)


Depuis de nombreuses saisons, l’Opéra de Tours donne une large et juste tribune au directeur du Centre dramatique régional de Tours, Gilles Bouillon, dont on a, à plusieurs reprises, relaté l’estimable travail dans ces colonnes. Mêlant une exceptionnelle intensité théâtrale à un folklore hispanisant, Carmen ne peut manquer de fasciner les metteurs en scène, parfois à leur péril. La présente production succombe ainsi parfois aux poncifs de la modernité pour extraire l’ouvrage de son exotisme censément distanciant – rideau grillagé pour suggérer les entraves militaires qui scande chacun des actes, disjonction presque maladroitement wilsonienne du coup fatal par rapport à l’appel sans équivoque de la partition. On retrouve du moins les chaudes couleurs de l’Espagne, souvent rougeoyantes et semées de lampions chez Lillas Pastia, mais il manque à cette direction d’acteurs çà et là aléatoire le constant frémissement de la passion qui affleure continûment dans l’ouvrage de Bizet.


C’est dans la direction subtile de Jean-Yves Ossonce qu’il se réfugie. A la tête de l’Orchestre symphonique Région Centre-Tours, le chef français démontre depuis plusieurs années que la qualité d’une formation ne se mesure pas seulement à l’aune de son prestige. Lecteur attentif des tempi du compositeur, il s’affranchit de la précipitation d’usage dans l’ouverture, marquant la pulsation vigoureuse qui l’innerve. Les pupitres ne sont pas en reste, en particulier la très belle clarinette solo d’Hugues Soualhat, ancien du l’Orchestre des jeunes Gustav Mahler sous la férule de Claudio Abbado. Dans les scènes intimistes, les cordes chantent de manière quasi chambriste, éclairant le drame avec une belle sensibilité. A n’en pas douter, le théâtre est dans la fosse.


Sur le plateau, on applaudit le Don José généreux incarné par Florian Laconi, qui contraste avec la Carmen d’Andrea Hill, ancienne pensionnaire de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, très attentive aux inflexions du texte, témoignage de sa pratique du lied et de la mélodie distinguée par l’ADAMI en 2010. Vannina Santoni se révèle à son meilleur dans son second air, «Je dis que rien ne m’épouvante». Chloé Chaume et Albane Carrère forment un plaisant duo Frasquita-Mercédès. Si Sébastien Soulès ne parvient pas à départir son Escamillo d’une disgracieuse fatigue vocale, Régis Mengus ne démérite pas en Moralès. Vincent Pavesi campe un Zuniga à l’autorité un peu raide, tandis que l’on apprécie le Dancaïre caractérisé par Ronan Nedelec et le Remendado claironnant joué par Vincent Ordonneau. Mentionnons enfin le travail honnête des chœurs de la maison, préparés par Emmanuel Trenque.



Gilles Charlassier

 

 

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