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Une Manon envoûtante

Lausanne
Opéra
10/03/2014 -  et 5, 8*, 10, 12 octobre 2014
Jules Massenet : Manon
Anne-Catherine Gillet (Manon), John Osborn (Le chevalier des Grieux), Boris Grappe (Lescaut), Patrick Bolleire (Le comte des Grieux), Thomas Morris (Guillot de Morfontaine), Marc Mazuir (De Brétigny), Céline Mellon (Poussette), Juliette de Banes Gardonne (Javotte), Camille Merckx (Rosette), Jean-Raphaël Lavandier (L’hôtelier)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Jesús López Cobos (direction musicale)
Arnaud Bernard (mise en scène), Gianni Santucci (assistant à la mise en scène), Alessandro Camera (décors), Carla Ricotti (costumes), Patrick Méeüs (lumières)


(© Marc Vanappelghem)


Silhouette fine et élégante, port de reine, Anne-Catherine Gillet a illuminé la Manon qui vient d’ouvrir la saison de l’Opéra de Lausanne. Aussi intense, passionnée et touchante dans les moments d’émotion qu’espiègle et enjouée dans les passages plus éclatants. Vocalement, la jeune chanteuse a tout pour elle aussi : une diction impeccable, un médium riche et corsé, un timbre puissant et bien projeté, des aigus sûrs et solaires, une parfaite maîtrise de la ligne de chant sur l’entier de la tessiture et une technique à toute épreuve, qui lui permet de faire fi des vocalises de la partition. Une prise de rôle mémorable, qui en dit long sur le talent de l’interprète, bien partie pour faire une carrière brillante. Quoi qu’il en soit, il était bien difficile de ne pas succomber à l’envoûtement de sa Manon, et le chevalier des Grieux n’a pas été le seul à tomber sous le charme !


Fort heureusement, le spectacle ne reposait pas uniquement sur son interprète principale, et c’est là sa grande force : la réussite a été totale, que ce soit vocalement, musicalement et scéniquement, ce qui est plutôt rare à l’opéra. La distribution est sans faille et particulièrement homogène. Avec son timbre clair, sa technique raffinée, son chant intense et élégant et ses aigus éclatants, le chevalier des Grieux de John Osborne a, lui aussi, fait forte impression. Les deux amoureux étaient d’ailleurs très bien assortis, tant vocalement que scéniquement. Parmi les seconds rôles, il convient de citer le Lescaut très investi de Boris Grappe, au beau timbre sonore, ainsi que le Guillaume de Morfontaine truculent de Thomas Morris.


L’Orchestre de Chambre de Lausanne a retrouvé en Jesús López Cobos son chef titulaire de 1991 à 2000. Le maestro a ciselé la partition en orfèvre, offrant une lecture riche en nuances, fine et délicate, qui aurait pu néanmoins être un peu plus enflammée et passionnée. Dans un décor sobre et gris, un ingénieux dispositif de panneaux coulissants a assuré une grande fluidité au spectacle. Le metteur en scène Arnaud Bernard a signé une magnifique production de facture extrêmement classique, dans de superbes costumes du XVIIIe siècle conçus par Carla Ricotti. De chaque scène, il a fait un tableau, figeant les figurants dans des arrêts sur image à l’effet saisissant, avant que, d’un claquement de doigts, tout ce petit monde ne se remette en mouvement. La saison n’aurait pu mieux débuter !



Claudio Poloni

 

 

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