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CRITIQUES DE CONCERTS 19 avril 2024

Création mondiale de la comédie musicale Un Américain à Paris d’après Gershwin au Théâtre du Châtelet, Paris.

Gershwin mène la danse
© Marie-NoĂ«lle Robert

Avant Broadway, c’est à Paris qu’est créée cette remarquable production du Théâtre du Châtelet et Pittsburgh CLO, en accord avec Elephant Eye Theatrical. Du célèbre film de Vincente Minnelli à cette nouvelle comédie musicale, le charme et l’entrain d’Un Américain à Paris demeurent, irrésistibles, sur la musique multiple et audacieuse de George Gershwin.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 17/12/2014
Claude HELLEU
 



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  • Un immense drapeau nazi affalĂ© et retournĂ© devenu drapeau français : place de l’OpĂ©ra, en une image la LibĂ©ration s’affirme. Nous sommes en 1945, un GI dessinateur de talent, Jerry Mulligan, choisit de rester dans la capitale parce qu’il l’a vue, elle. Robert Fairchild, Ă©blouissant danseur Étoile du New York City Ballet, va nous captiver dans ce rĂ´le d’amoureux conquĂ©rant d’une jeune française, Lise Dassin – Leanne Cope, ballerine dans la pièce comme au Royal Ballet de Londres.

    Autour de Jerry Mulligan et de Lise, l’amour et l’amitié nourrissent et compliquent les rapports. Le descendant d’une riche famille française (Max von Essen) qui se rêve auteur musical en cachette de ses parents, ceux-ci (Veanne Cox et Scott Willis), un compositeur juif américain blessé à la guerre (Brandon Uranowitz), une héritière américaine mécène (Jill Paice), la maîtresse des classes de danse au Ballet du Châtelet (Rebecca Eichenberger) affirment leurs personnalités, tous talentueux et grands professionnels.

    Présence, vérité, mobilité, légèreté, humour, précision du jeu et de la voix à la gloire de l’amour et de la beauté : aucun temps mort. Et de grands moments, tel celui où les deux couples provisoirement et mal assortis, chacun d’un côté de la scène, lisent leurs lettres en simultané, mêlant en un savant duo les mêmes répliques en écho. Pas un mot, pas une note ne s’en perdent.

    Les rencontres évoluent dans des lieux qui changent avec la même inventivité que la mise en scène et la chorégraphie remarquables de Christopher Wheeldon. Au fil des moments, les éléments du décor se remplacent en glissades fluides, tels des personnages souvent malicieux. Étoffes et panneaux devenus immeubles haussmanniens, colonnes Morris, bancs publics, réverbères, mobilier bourgeois, Galeries Lafayette ou Quai de Seine, c’est aussi un ballet que réalise Bob Crowley avec une intelligence de l’espace qui participe au ravissement de la soirée.

    Coproduit avec Pittsburgh CLO, cette création mondiale d’Un Américain à Paris bénéficie de la perfection technique de l’équipe américaine. Il n’y a pas le plus petit détail, pas le moindre décalage susceptible d’affaiblir la version scénique inspirée du film de Vincent Minelli (1951), adaptée par Rob Fischer sur la musique de George Gershwin et les lyrics de son frère Ira. La plupart des airs du film ont été gardés, d’autres, sélectionnés dans le catalogue des Gershwin, ont été ajoutés, des pages symphoniques aussi, le Concerto en fa, la Second Rhapsody.
    Le rythme, la diversité, l’audace, l’originalité de cette musique sont irrésistibles. Sous la direction de Brad Haak, l’Ensemble instrumental du Châtelet la sert au mieux de ses trouvailles et de celles de l’auteur du livret, Craig Lucas. Fourmillements dans les jambes et bonheur au cœur, plaisirs de l’oreille et de la vue se confondent. Enthousiasmes et contrariétés s’enchaînent, rebondissent, nous émeuvent, nous font rire et nous entraînent de la manière la plus séduisante qui soit : en dansant.

    Tout est danse, même le chant. Plusieurs styles cohabitent, classique et contemporain. Pointes, entrechats, portés arabesques, blues, claquettes, jazz, ballets jusqu’au fameux ballet éponyme, remarquable. Pas de deux et solos des deux vedettes couronnent leur quête. Et notre enchantement. Du film à la comédie musicale, et sur le compositeur, on ne saurait trop recommander le programme du spectacle, une mine de renseignements.




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 17/12/2014
    Claude HELLEU

    Création mondiale de la comédie musicale Un Américain à Paris d’après Gershwin au Théâtre du Châtelet, Paris.
    Un Américain à Paris
    Ensemble instrumental du Châtelet
    direction : Brad Haak
    adaptation et arrangements musicaux : Rob Fischer
    orchestration : Christopher Austin
    dance arrangements : Sam Davis
    mise en scène et chorégraphie : Christopher Wheeldon
    décors et costumes : Bob Crowley
    Ă©clairages : Natacha Katz
    son : Jon Weston
    animation et projection : 59 Productions

    Avec :
    Robert Fairchild (Jerry Mulligan), Leanne Cope (Lise Dassin), Veanne Cox (Madame Baurel), Jill Paice (Milo Davenport), Brandon Uranowitz (Adam Hoschberg), Victor J. Wizehart (Mr. Z), Max von Essen (Henri Baurel), Scott Willis (Monsieur Baurel), Rebecca Eichenberger (Olga).

     


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