About us / Contact

The Classical Music Network

Marseille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Sombre Tosca

Marseille
Opéra
03/11/2015 -  et 13, 15*, 18, 20 mars 2015
Giacomo Puccini : Tosca
Adina Aaron (Floria Tosca), Giorgio Berrugi (Mario Cavaradossi), Carlos Almaguer (Scarpia), Jacques Catalayud (Le Sacristain), Antoine Garcin (Angelotti), Loïc Félix (Spoletta), Jean-Marie Delpas (Sciarrone), Jessica Murolo/Rania Selmi (Le Pâtre), Antoine Bonelli (Le prêtre, Le sbire), Marc Piron (Roberti)
Chœur de l’Opéra de Marseille, Maîtrise des Bouches-du-Rhône, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra de Marseille, Fabrizio Maria Carminati (direction musicale)
Louis Désiré (mise en scène, décors, costumes), Patrick Méeüs (lumières)


(© Christian Dresse)


Confier une production à un scénographe présente l’avantage de promettre une cohérence visuelle d’ensemble, et la Tosca commandée par l’Opéra de Marseille à Louis Désiré ne déroge pas à la règle. Avec un dispositif unique en rotation pour tout lever et tomber de rideau qui évite la pacotille romaine, où domine le noir, la mise en scène délimite efficacement les lieux du drame, entre réalisme relatif et intentions théâtrales, à l’image des deux tableaux de madones, la blonde Attavanti affrontant une brune réplique de Tosca, l’une et l’autre ceintes d’un aura vaguement préraphaélite. Le Farnèse tout en obscurité ménage un balcon pour inviter ses hôtes à entendre l’écho du proche lointain. Les lumières de Patrick Méeüs remplissent leur office, distillant les atmosphères successives, jusqu’à l’inquiétant face-à-face avec Scarpia ou au sacrifice duplice. Conclusion d’une direction d’acteurs plutôt littérale, à défaut de véritable proposition originale, l’héroïne s’avance vers le devant de la scène pour tout saut dans le vide, éclairée par un ultime projecteur, comme l’adieu d’une artiste qu’elle n’a jamais cessé d’être. Le procédé cède passablement à la facilité, sinon au déjà éprouvé: n’est pas Visconti ni Violetta qui veut.


Dans le rôle-titre, Adina Aaron confirme l’évolution de son soprano lyrique, quand bien même le timbre, au medium modestement charnu, privilégie à l’autorité expressive une fragilité un rien métallique ça et là, sans obérer l’éclat d’un «Vissi d’arte» applaudi comme il se doit. Doué de moyens à la mesure de Mario Cavaradossi, Giorgio Berrugi affronte parfois les aléas de la forme vocale. L’endurance en pâtit généralement moins que la précision, et n’altère pas pour autant la crédibilité. Celle de Carlos Almaguer en Scarpia dépasse les espérances, soulignant la perversité sadique du personnage, quitte à mettre ostensiblement en avant l’impact d’un instrument solide et bien projeté, plus que le sens de la nuance sans doute. Le reste de la distribution complète honorablement le plateau, à l’instar du Sacristain de Jacques Catalayud ou de l’Angelotti à fleur de sang d’Antoine Garcin. Loïc Felix porte un Spoletta clair et servile à souhait. Jean-Marie Delpas satisfait en Sciarrone, quand le Pâtre se révèle plus frêle que juste. Mentionnons encore les interventions d’Antoine Bonelli, prêtre et sbire, et celle de Marc Piron en Roberti. Préparés par Pierre Iodice, les chœurs de la maison entonnent, avec la Maîtrise des Bouches-du-Rhône un Te Deum à la solennité attendue. A la tête de la phalange phocéenne, Fabrizio Maria Carminati fait résonner le lyrisme cinématographique de Puccini.



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com