À l’opéra de Lille, du beau monde au Balcon
Au Balcon, maison de passes et de fantasmes, on vient s’encanailler en endossant de multiples rôles sur le mode transgressif : l’évêque, le juge, le général. Pour les jeux sexuels, un détachement de créatures lascives, latex et demi-nues, roulent des croupes sous les injonctions chantées de Madame Irma (« Je suis une maquerelle, une patronne de claque »). De l’extérieur, parviennent les explosions et les cris d’une révolution.
Mise en scène inventive
En 2002, le compositeur Peter Eötvös s’empare de la pièce de Jean Genet pour écrire un opéra dont Maxime Pascal et ses jeunes compères ont proposé une nouvelle production accueillie vendredi à l’opéra. Deux heures d’un spectacle iconoclaste, jouissif, haut en couleur.
Une partition curieusement inégale – croisant parler-chanter, comédie musicale et Kurt Weill –, magnifiquement portée dans une mise en scène inventive (Damien Bigourdan) par des interprètes qui donnent de leur personne. Joyeusement foutraque et très professionnel.