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Nous avons fait un beau voyage

Paris
Opéra Comique
04/27/2015 -  et 29 avril, 3, 5, 7 mai
Reynaldo Hahn : Ciboulette

Mélody Louledjian (Ciboulette), Tassis Christoyannis (Duparquet), Julien Behr (Antonin), Olivia Doray (Zénobie), Ronan Debois (Roger), Caroline Chassany (Françoise), Jean-Claude Sarragosse (Monsieur Grenu), Guillemette Laurens (Madame Grenu), Patrick Kabongo Mubenga (Victor), Jean-Yves Ravoux (Le patron, Le maire), Safir Behloul (Grisard), Thibault de Damas (Le lieutenant), Andréa Ferréol (Madame Pingret), Michel Fau (La comtesse de Castiglione), Jérôme Deschamps (Le directeur d’opéra)
Michel Fau (mise en scène), Bernard Fau, Citronelle Dufay (décors), David Belugou (costumes), Joël Fabing (lumières)
accentus, Christophe Grapperon (chef de chœur et assistant musical), Orchestre de chambre de Paris, Laurence Equilbey (direction musicale et collaboration artistique)


M. Louledjian (© Vincent Pontet)


Où une jolie maraîchère, qui a de l’abattage, de la voix et le cœur tendre, réussit à devenir diva et à détacher un jeune homme riche de son insupportable maîtresse... Avec Ciboulette, qui nous promène des Halles à l’Opéra Comique, Reynaldo Hahn tenait la dragée haute à la comédie musicale américaine dont raffolait la Belle Epoque. Même s’il composa des œuvres graves, si son Mozart – sur un texte de Sacha Guitry – exhale un parfum subtil, il reste d’abord, pour la postérité, le compositeur de cette Ciboulette créée aux Variétés en 1923 : qui ne connaît « Nous avons fait un beau voyage », qui n’a pas fredonné, comme aujourd’hui le public de Favart, la Valse « Amour qui meurt, Amour qui passe » ?


Quatre-vingt-dix ans après, l’Opéra Comique ressuscitait son opérette dans une production pétillante de Michel Fau, heureusement pérennisée par le DVD et reprise en ce moment. Un spectacle léger et bien troussé, entre l’humour et la mélancolie, la coquinerie et l’épanchement, la capitale et une banlieue encore campagnarde, le caquet de la poissonnière et le vague à l’âme du Contrôleur des Halles, mentor du jeune Antonin dont il fera finalement l’époux de Ciboulette. Loin de le dynamiter, le comédien metteur en scène a conservé l’esprit du genre tout en le préservant du kitsch, dans un décor de toiles peintes mobiles pleines de nostalgie. Fidèle à l’œuvre, où se croisent Les Dames de la Halle d’Offenbach et La Fille du régiment de Donizetti, la production tient à la fois de l’opérette et de la revue.


La distribution n’est pas toujours la même qu’en 2013. Si l’on retrouve l’Antonin bien campé et très stylé de Julien Behr, Mélody Louledjian remplace Julie Fuchs, qu’elle ne fait pas oublier – plutôt la voix de Sophie de Werther que celle de la maraîchère, émission serrée et médium court, gentille fille mais pas assez gouailleuse, plus à l’aise dans « C’est sa banlieue » que dans une Chanson de route sans panache. Olivia Doray, qui succède à la jeune Eva Ganizate, disparue tragiquement, a plus d’abattage en Zénobie capricieuse – que le timbre soit peu amène ne nuit pas ici. Différent de Jean-François Lapointe, Tassis Christoyannis s’est depuis longtemps approprié le style français, Duparquet ému et émouvant, figure de l’impossible deuil, assez technicien pour transformer son baryton en baryton Martin. Pour le reste, Ronan Dubois en militaire avantageux, Guillemette Laurens en Madame Grenu, Andréa Ferréol en Madame Pingret... et toujours l’impayable numéro de Michel Fau en Comtesse de Castiglione Castafiore et Jérôme Deschamps en Directeur... d’Opéra Comique. Laurence Equilbey dirige avec énergie un Orchestre de chambre de Paris plutôt moyen. Trop sèche au début, la direction s’assouplit et s’arrondit ensuite, avec même de beaux passages lyriques.



Didier van Moere

 

 

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