Au Grand Théâtre, une rêverie prodigieuse et subtile
Mise en scène visionnaire et musicalité captivante font du «Songe d'une nuit d'été» la grande réussite de la saison lyrique genevoise.
C'est une Terre-Mère, une divinité chamanique. Pachamama dont les rondeurs des hanches larges et des seins lourds et à la verticale, renvoient aux bronzes de Botero. Ainsi allongée, jambes ouvertes sur une fente par laquelle tout ou presque s'engouffre et en ressort, cette silhouette totémique et moelleuse domine les planches du Grand Théâtre. Au lever de rideau, cela vous saisi et vous laisse quelque peu interloqué. Puis, le temps passe, les actes s'enchaînent et cette créature nue, qui pulse avec lenteur, devient une évidence, une figure rassurante dont les volumes gargantuesques accueillent avec bienveillance l'action et les intrigues que tissent les nombreux personnages.