About us / Contact

The Classical Music Network

Toulouse

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Admirable Ludovic Tézier

Toulouse
Théâtre du Capitole
11/17/2015 -  et 20, 22, 26, 29* novembre 2015
Giuseppe Verdi : Rigoletto
Ludovic Tézier (Rigoletto), Saimir Pirgu (Le duc de Mantoue), Nino Machaidze (Gilda), Sergey Artamonov (Sparafucile), Maria Kataeva (Maddalena), Cornelia Oncioiu (Giovanna), Dong-Hwan Lee (Le comte Monterone), Orhan Yildiz (Marullo), Dmitry Ivanchey (Matteo Borsa), Igor Onishchenko (Le comte Ceprano), Maria Karall (La comtessse Ceprano), Marga Cloquell (Un page), Thierry Vincent (Un huissier)
Chœur du Capitole, Alfonso Caiani (chef de chœur), Orchestre national du Capitole de Toulouse, Daniel Oren (direction musicale)
Nicolas Joel (mise en scène), Stéphane Roche (reprise de la mise en scène), Carlo Tommasi (décors, costumes), Vinicio Cheli (lumières), Jacopo Pantani (reprise des lumières)


Créée en 1992, la mise en scène de Rigoletto réglée par Nicolas Joel et reprise cette saison par Stéphane Roche appartient à ces écrins scénographiques plus soucieux de fidélité littérale que d’iconoclasme théâtral aux relents parfois narcissiques, et peu soucieux de quelque course à la mode au nom de la modernité. Les décors et costumes dessinés par Carlo Tommasi, aux couleurs de la Renaissance revisitées par le dix-neuvième siècle de Hugo et Verdi, en témoignent, rehaussés par les lumières de Vinicio Cheli, que reprend ici Jacopo Pantani. Les panneaux ornés de fresques ponctuent ainsi efficacement un drame porté avant tout par les voix.


Et dans ce registre, le Théâtre du Capitole a eu la main heureuse en confiant le rôle-titre à Ludovic Tézier. L’on connaissait déjà bien les qualités vocales du baryton français, mais dans cette incarnation du bouffon, l’épanouissement de ses potentialités force l’admiration, au point de faire oublier un jeu qui aurait besoin d’être çà et là un peu plus conduit. Le grain s’est enrichi et les graves ont désormais gagné une ampleur sur laquelle s’appuie avec intelligence la vindicte désespérée de la harangue aux courtisans au deuxième acte. Nul besoin de cabotinage théâtral pour faire vibrer une intensité magnifiée par une évidente palette expressive: on ne saurait mieux soutenir une peinture de caractère dans une scénographie qui mise sur la logique de tableaux.


En duc de Mantoue, Saimir Pirgu exalte un tempérament méridional qui palpite sans retenue, au risque parfois de sacrifier un peu trop à la puissance. Le ténor albanais sait cependant se montrer capable de nuances quand il ne cède pas à l’ivresse de ses moyens. La Gilda de Nino Machaidze n’est pas dépourvue de ressources et ne se mesure pas à la seule aune de sa fragilité. La plénitude de son chant ne gomme pas pour autant les relents métalliques de son émission. Sergey Artamonov résume la rudesse de Sparafucile, quand Maria Kataeva assume les couleurs de Maddalena. Cornelia Oncioiu ne lui cède en rien dans sa Giovanna d’un métier irréprochable.


La galerie de personnages secondaires n’est nullement négligée. Dong-Hwan Lee affirme l’autorité un peu sèche de Monterone. Orhan Yildiz rivalise en Marullo avec le Comte Ceprano d’Igor Onishchenko. Dmitry Ivanchey n’économise pas l’éclat moqueur de Borsa. On appréciera également les apparitions de Maria Karall en Comtesse Ceprano, la clarté de Marga Cloquell en Page, ou encore l’intervention de l’Huissier par Thierry Vincent, membre d’un Chœur du Capitole solidement préparé par Alonso Caiani. Quant à la baguette de Daniel Oren, elle se complaît à faire retentir vigoureusement la passion qui innerve la partition.



Gilles Charlassier

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com