"Kiss me, Kate": quand Broadway rencontre Shakespeare

Répétition de la comédie musicale
Répétition de la comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, le 1er février 2016 © AFP - PATRICK KOVARIK

Temps de lecture : 3 min

La comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, plonge le public dans les aventures d'une troupe entre coulisses et représentations de Shakespeare: une histoire de théâtre dans le théâtre, enlevée et désopilante.

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"Kiss me, Kate" s'ouvre par un long travelling musical alors que la troupe est en pleine répétition de "La Mégère apprivoisée" à Baltimore, au Ford Theatre dont le nom s'inscrit en lettres lumineuses au-dessus de la scène.

Rythme, humour, quiproquos, intrigues amoureuses, costumes chatoyants, musiques pétillantes, personnages attachants... cette comédie musicale truculente en met plein les yeux et les oreilles.

Répétition de la comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, le 1er février 2016. © PATRICK KOVARIK AFP
Répétition de la comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, le 1er février 2016. © PATRICK KOVARIK AFP

Comme cette scène au parfum de "dolce vita" où la troupe se retrouve à Padoue, pour y donner "La Mégère" avec marchands ambulants de "gelati" et vespas bleu turquoise et orange.

Ou encore ce numéro où le Fred Graham de la troupe qui incarne Petruchio dans "La Mégère" évoque avec nostalgie ses conquêtes qui apparaissent une à une dans des tenues délirantes inspirées des "Miss Univers".

- "Brush up your Shakespeare" -

Le début du second acte est plus cinématographique avec un enchaînement de tableaux dans la grande tradition des productions de la MGM, dont le fameux "Too Darn Hot" à la chorégraphie et la musique très rythmée rappelant "West Side Story", puis un numéro de tap dancers.

Répétition de la comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, le 1er février 2016 © PATRICK KOVARIK AFP
Répétition de la comédie musicale "Kiss me, Kate", à l'affiche du Châtelet à Paris, le 1er février 2016 © PATRICK KOVARIK AFP

Sans oublier Gunman I et Gunman II. Ces détectives, qui apparaissent régulièrement, chargés de récupérer une dette contractée par le producteur de la troupe, se retrouvent sur scène en pleine représentation de "La Mégère", et improvisent alors un "Brush up your Shakespeare" ("Potasse ton Shakespeare") digne des grands numéros de Laurel et Hardy.

La comédie, sans temps mort grâce à des plateaux tournants, offre une somptueuse scène finale du bal du mariage de Petruchio et Katharine, la mégère enfin apprivoisée.

Mais "Kiss me, Kate" vaut surtout par la musique de Cole Porter, remarquablement servie ici par l'Orchestre de chambre de Paris. Une musique rafraîchissante, élégante qui swingue. La partition d'origine, retrouvée par hasard chez un avocat new-yorkais, a été remarquablement "remastérisée" par David Charles Abell, directeur musical de ce "Kiss me, Kate".

Cole Porter, qui a vécu longtemps à Paris, possédait une double culture, américaine et européenne, qui lui permet ici de passer d'un jazz "jungle" à un jazz plus classique et sophistiqué proche du music-hall

Nombre de chansons de ce subtil compositeur, l'un des membres du "big five" de la comédie musicale américaine avec George Gershwin, Irving Berlin, Jerome Kern et Richard Rodgers, sont devenus des standards du jazz, immortalisés notamment par Ella Fitzgerald.

Dès la première en décembre 1948, "Kiss me, Kate" suscita l'enthousiasme et fut l'un des grands succès de l'après-guerre à Broadway, où il tint l'affiche pendant plus de mille représentations.

A Paris, le spectacle se jouera jusqu'au 12 février.

07/02/2016 12:38:38 - Paris (AFP) - Par Christophe CHEYNIER - © 2016 AFP