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Un Orfeo sobre et intemporel

Lausanne
Opéra
10/02/2016 -  et 5*, 7, 9, 12 octobre 2016
Claudio Monteverdi : L’Orfeo
Fernando Guimarães (Orfeo), Federica Di Trapani (Euridice), Josè Maria Lo Monaco (La Musica, La Messaggiera), Anicio Zorzi Giustiniani (Primo pastore, Eco, Appolo), Mathilde Opinel (La Ninfa), Alessandro Giangrande (Secondo pastore), Delphine Galou (Speranza, Proserpina), Nicolas Courjal (Caronte, Plutone, Spirito), Tristan Blanchet, Joël Terrin (Esprits)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Antonio Greco (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Ottavio Dantone (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène et lumières), Radu Boruzescu (décors), Petra Reinhardt (costumes), Marco Berriel (chorégraphie et assistant à la mise en scène), Henri Merzeau (assistant lumières)


(© Marc Vanappelghem)


En 1987, Renée Auphan, alors directrice de l’Opéra de Lausanne, décide de donner sa chance à un jeune metteur en scène dont le nom ne dit absolument rien à personne. Robert Carsen – puisque c’est de lui qu’il s’agit – conçoit ainsi sur les bords du lac Léman sa première production lyrique professionnelle, Ariane à Naxos. Si le spectacle, soyons franc, ne laissera aucun souvenir impérissable, il en ira tout autrement du Mefistofele que le même Robert Carsen présentera quelques mois plus tard au Grand Théâtre de Genève, dirigé à l’époque par Hugues Gall. La production – devenue depuis une référence – sera le véritable point de départ d’une fabuleuse carrière, qui fera du metteur en scène canadien l’une des signatures les plus réputées de la scène lyrique actuelle. Et trente ans après ses débuts, Robert Carsen revient à Lausanne pour monter L’Orfeo de Monteverdi.


Un retour aux sources, si on peut dire, avec l’œuvre qui est à la base de l’histoire de l’opéra. Certains ont voulu y voir un symbole, mais pas Robert Carsen, qui a préféré se concentrer dans son travail sur la modernité du chef-d’œuvre de Monteverdi. Pour ce faire, il a conçu un spectacle sobre et intemporel, d’une fulgurante beauté. Le plateau est nu, enveloppé dans des couleurs superbes (les lumières ont aussi été réalisées par Robert Carsen), d’abord chaudes et lumineuses pour évoquer les fêtes puis le mariage d’Orphée et d’Eurydice, sombres et froides ensuite pour représenter les enfers et le Styx, et enfin blanchâtres pour esquisser un jour d’hiver sous une bourrasque de neige. Ce dépouillement et cette simplicité vont droit à l’essentiel tout en dégageant une grande force poétique et une charge émotionnelle intense. Le théâtre dans ce qu’il a de plus noble et de plus pur, la réussite est incontestable.


Vocalement, la distribution réunie à Lausanne est particulièrement soudée et homogène. Très investi dans son personnage, Fernando Guimarães incarne un Orphée expressif et convaincant. Son Eurydice, Federica Di Trapani, est touchante de grâce et d’émotion, avec son timbre clair et lumineux. On retient aussi les différentes interventions de Nicolas Courjal, toutes empreintes de majesté et d’autorité avec sa voix profonde et sonore, sans oublier Josè Maria Lo Monaco et ses graves veloutés ni Delphine Galou et sa riche palette de couleurs et de nuances. Dans la fosse, Ottavio Dantone imprime élégance et précision à un Orchestre de Chambre de Lausanne transformé pour l’occasion en formation baroque, à l’exception des cordes, même si on aurait pu souhaiter davantage d’allant et d’énergie dans sa lecture de la partition. La saison lyrique lausannoise a débuté sous les meilleurs auspices.



Claudio Poloni

 

 

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