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CRITIQUES DE CONCERTS 24 avril 2024

Reprise de Parsifal de Wagner dans la mise en scène de Philipp Stölzl, sous la direction de Donald Runnicles à la Deutsche Oper de Berlin.

Tableaux de la vie du Christ
© Matthias Baus

Créée en 2012, la mise en scène de Parsifal par Philipp Stölzl tient sur une mise en image de tableaux vivants plus efficaces aux deux premiers actes qu’au dernier. Klaus Florian Vogt retrouve le rôle-titre et Daniela Sindram fait ses débuts avec Kundry. En fosse, Donald Runnicles sait se faire oublier pour laisser la priorité à la scène, parfois au détriment de la partition symphonique.
 

Deutsche Oper, Berlin
Le 16/10/2016
Vincent GUILLEMIN
 



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  • RemarquĂ© pour sa production berlinoise de Rienzi, Philipp Stölzl a ensuite rĂ©alisĂ© le Vaisseau fantĂ´me pour la Staatsoper et Parsifal pour la Deutsche Oper. BasĂ© sur un concept de Tableaux Vivants autour des Ă©vènements de la vie de JĂ©sus et de ses reproductions ultĂ©rieures, cette mise en scène du dernier opĂ©ra de Wagner intĂ©resse dans son didactisme sans rĂ©ussir Ă  passionner par la disparition de tout Ă©lĂ©ment mystique.

    Lors du prélude, la mise à mort du Christ en croix transpercé par la lance du soldat romain et la récupération du sang dans le Graal fonctionne efficacement. Puis les chevaliers en habits de templiers fixent le drame dans l’histoire, avant que la proposition tende vers plus d’intemporalité par l’entrée en costume-cravate du héros. À cela s’ajoutent de nombreux arrêts sur image et faux slow motion, plus ou moins bien réalisés, où les intervenants deviennent régulièrement statues de cire avant de se réanimer au ralenti pour la reprise de l’action.

    Le décor de Conrad Moritz Reinhardt présente deux monts encerclant la scène au I et III, dont celui à jardin est surplombé d’un château-fort d’abord vaillant sur ses fondations, devenu ruine au dernier acte ; le tout soutenu par des néons blafards plutôt laids et un lampadaire placé au-dessus du bain servant au préalable à apaiser les blessures d’Amfortas puis à baptiser Kundry. Seule l’idée d’un traitement lumineux bleu glacial plutôt que rouge vif dans le duo amoureux du II convainc réellement.

    La touche cinématographique assumée dans des visions sorties de film de Pasolini ou Tarkovski trouve à l’acte médian, par jeu syllogistique, sa référence dans le sorcier d’Indiana Jones et le Temple maudit, où Klingsor arrache donc pour sa première scène, le cœur encore chaud du corps tremblant d’un être vivant. Tenu pour l’occasion par un chanteur de la troupe déjà remarqué auparavant, le rôle trouve avec Derek Welton une interprétation engagée et une belle dynamique, à laquelle manque encore parfois une justesse dans la gestion du souffle.

    Visible sur le plateau contrairement aux désirs du compositeur, Andrew Harris donne une véritable présence vocale à Titurel grâce à un timbre agréable et coloré dans le bas-médium, tandis que Stephen Milling, habitué à Gurnemanz, possède une belle assise dans le grave sans être exempt de quelques écarts remarqué au I. Il reste supérieur à l’Amfortas de Thomas Johannes Mayer, trop neutre en première partie quoique plus à l’aise sur la fin.

    Klaus Florian Vogt avait magnifié Parsifal lors de ses prestations au début de la décennie, et l’on pensait alors qu’il deviendrait aussi important dans ce personnage que dans celui du fils, Lohengrin. Fatiguée cet été à Bayreuth, la voix ne cache pas un grain toujours abîmé, même si certains moments de grâce apparaissent, comme au II avec la phrase Mit diesem Zeichen bann'ich deinen Zauber semblant venue de l’au-delà. Son air final, très réussi, reste moins prodigieux que quatre ans plus tôt sur la même scène.

    Pour le charmer, Daniela Sindram s’attaque au rôle de Kundry avec une tessiture de mezzo-soprano très intéressante dans la capacité à assombrir la partition. Sans approcher pour l’instant les prestations magnétiques d’Evelyn Herlitzius ou Waltraud Meier avant elle, elle surpasse l’autre Kundry mezzo récente, Michaela Schuster, dans la largeur du spectre développé.

    En fosse, le directeur maison Donald Runnicles porte le festival scénique sacré sans tenter de mettre en avant son caractère avant celui de la partition. Cet avantage trouve ses limites dans un flux symphonique où l’orchestre devient parfois secondaire, et ne s’approprie même pas les parties purement orchestrales, comme la musique de transformation un peu faible du I ou le début bien peu enchanté du Vendredi Saint. Avec une distribution intéressante et un chœur très bien préparé, on regrette qu’une direction exaltée n’ait pas renforcée cette reprise.




    Deutsche Oper, Berlin
    Le 16/10/2016
    Vincent GUILLEMIN

    Reprise de Parsifal de Wagner dans la mise en scène de Philipp Stölzl, sous la direction de Donald Runnicles à la Deutsche Oper de Berlin.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Parsifal, ein BĂĽhnenweihfestspiel en trois actes (1882)
    Livret du compositeur
    Kinderchor, Chor und Orchester der Deutschen Oper Berlin
    direction : Donald Runnicles
    mise en scène : Philipp Stölzl
    décors : Conrad Moritz Reinhardt & Philipp Stölzl
    costumes : Kathi Maurer
    Ă©clairages : Ulrich Niepel
    préparation des chœurs : Raymond Hughes & Christian Lindhorst

    Avec :
    Thomas Johannes Mayer (Amfortas), Andrew Harris (Titurel), Stephen Milling (Gurnemanz), Klaus Florian Vogt (Parsifal), Derek Welton (Klingsor), Daniela Sindram (Kundry), Andrew Dickinson, Alexei Botnarciuc (Gralsritter), Alexandra Hutton, Annika Schlicht, Paul Kaufmann, Robert Watson (Knappen), Siobhan Stagg, Alexandra Hutton, Irene Roberts, Elena Tsallagova, Adriana Ferfezka, Annika Schlicht (Blumenmädchen).

     


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