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Saint-Etienne dans les frou-frous d’Offenbach

Saint-Etienne
Grand Théâtre Massenet
12/31/2016 -  et 1er, 3* janvier 2017
Jacques Offenbach : La Vie parisienne
Mélanie Boisvert (Gabrielle la gantière), Pauline Sabatier (Métella), Elodie Hache (La baronne de Gondremarck), Olivia Doray (Pauline), Lionel Peintre (Le baron de Gondremarck), Christophe Berry (Bobinet), Guillaume Andrieux (Gardefeu), Marc Larcher (Le Brésilien, Frick), Antoine Normand (Prosper, Alphonse, Le major), Jacques Catalayud (Alfred, Urbain), Marie-José Dolorian (Madame de Quimper-Karadec), Roselyne Giraud (Clara, Madame Galipette), Amélie Grillon (Charlotte, Le coucou), Véronique Richard (Léonie, Roche-Trompette), Catherine Séon (Louise, Folle-Verdure), Françoise Cabanac (La voyageuse), Frédéric Foggieri (Gontran, Trébuchet, Joseph, Offenbach), Zoltan Csekö (Un employé, L’étoile du Bolchoï), Danseurs de cancan: Sabine Le Roc, Giuseppe Preziosa (solistes), Eric Bailey, Tifany Biancarelli, Ariane Bredeloup, Hélène Charmettan, Renaud Dallerac, Sébastien Duvernois, Emilie Eliazord, Claire Gilbertas, Bérénice Pretat
Chœur lyrique Saint-Etienne Loire, Laurent Touche (chef de chœur), Orchestre symphonique Saint-Etienne Loire, Benjamin Lévy (direction musicale)
Jérôme Savary (mise en scène, adaptation), Frédérique Lombart (réalisation), Michel Lebois (décors), Michel Dussarat (costumes), Patrice Willaume (réalisation lumières), Nadège Maruta (chorégraphie)


(© Hubert Genouilhac/Opéra de Saint-Etienne)


Offenbach rime aisément avec les réjouissances de fin d’année, et l’Opéra de Saint-Etienne en livre l’illustration avec la reprise, par la fidèle Frédérique Lombart, de La Vie parisienne que Jérôme Savary avait conçue il y a plus de trente ans. D’une bonne humeur alerte, émaillée de calembours et autres allusions au parfum plus ou moins d’actualité, jusqu’au-delà de la satiété, la production privilégie la festivité, sous les cotillons et les lumières réglées par Patrice Willaume. Les décors imaginés par Michel Lebois rassemblent les cartes postales de la capitale assaisonnées à la Belle Epoque, souvent en toiles et carton-pâte, entre les pas perdus de la gare Saint-Lazare, l’Arc de Triomphe et les stéréotypes de la vie mondaine, que confirment les costumes dessinés par Michel Dussarat. Habits, chapeaux, coiffes à plumes, jupons à cocardes: le divertissement visuel épouse une frénésie dramatique qui ne s’embarrasse pas de subtilité inutile, et que l’invasion du galop final en conclusion de chacun des actes accentue. Cela présente l’avantage de mettre en avant la vitalité de la chorégraphie de Nadège Maruta, où se distinguent les solistes du cancan, Sabine Le Roc et Giuseppe Preziosa, au jeu de jambes et grand écart plébiscités par le public.


Habitué de l’ouvrage pour l’avoir plusieurs fois interprété sur les planches françaises – de Toulon à Avignon en passant par Strasbourg, Guillaume Andrieux réserve un Gardefeu à la santé évidente qui forme avec Bobinet de Christophe Berry, au timbre un rien plus léger, une savoureuse paire de profiteurs, dont n’aura pas à se plaindre le baron de Gondremarck, que Lionel Peintre, au métier appréciable, résume en un chuintement bourgeois venant colorer des moyens toujours à la hauteur. Côté féminin, Pauline Sabatier infuse la sophistication de Métella avec une musicalité délicieusement ostensible. Si la gantière Gabrielle dévolue à Mélanie Boisvert mesure sa sensualité, Elodie Hache s’amuse d’effets de raffinement en baronne de Gondremarck, quand Olivia Doray ne démérite point en Pauline. Se glissant dans la farce avec un plaisir contagieux, Antoine Normand démontre une égale virtuosité comique de Prosper au Major en passant par Alphonse. Marc Larcher ne lui cède en rien dans l’exotisme de pacotille du Brésilien, comme d’un Frick moins caricaturalement germanique que de coutume peut-être. Mentionnons encore Jacques Catalayud, successivement Alfred et Urbain, la Quimper-Karadec émérite de Marie-José Dolorian, ainsi que les chœurs, préparés avec le soin usuel par Laurent Touche, qui fournissent par ailleurs les effectifs de rôles secondaires hauts en couleurs, jusqu’à une Etoile du Bolchoï travestie confiée à Zoltan Csekö, et une réincarnation d’Offenbach, par Frédéric Foggieri, voulant damer le pion à Benjamin Lévy, à la tête d’un Orchestre symphonique Etienne-Loire qui semble avoir ici besoin de temps pour retrouver ses marques habituelles, reconnaissables, entre autres, sous la baguette de David Reiland.



Gilles Charlassier

 

 

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