altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 29 mars 2024

Reprise de Don Carlo de Verdi dans la mise en scène de Charles Roubaud, sous la direction de Lawrence Foster à l’Opéra de Marseille.

Guerre des Rois
© Christian Dresse

Pour sa dernière production de la saison, l’Opéra de Marseille réunit une distribution de haute volée dans laquelle la plupart prenaient leur rôle pour la première fois. Don Carlo dans sa version en quatre actes trouve en fosse la direction lente et contemplative de Lawrence Foster, quand sur scène la production de Charles Roubaud ne prend aucun risque ni parti.
 

Opéra, Marseille
Le 11/06/2017
Vincent GUILLEMIN
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Inspirations romantiques

  • Verdi sentimental

  • Perfection selon saint Jean

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Verdi plutĂ´t rare en France, Don Carlo revient en force depuis quelques annĂ©es avec les productions rĂ©centes de Bordeaux et Strasbourg, avant les deux versions longues en cinq actes et en français proposĂ©es la saison prochaine Ă  Paris puis Lyon. Marseille entre dans le jeu et fait le choix comme Ă  son habitude de parier sur une distribution de valeur, tout en ne prenant aucun risque sur la mise en scène.

    Évacuons donc la production sans nouveauté ni attrait de Charles Roubaud, se contentant de produire des images élémentaires basées sur le livret. Le décor consiste en une espèce de jeu de casse-briques sur lequel sont projetées des vidéos de gisants, un intérieur de cathédrale ou un bûcher, voire simplement le gris de la pierre dans les scènes plus froides.

    S’ajoute à cet académisme un jeu d’acteurs rudimentaire qui prive le spectacle de tout élément dramatique et annihile les interactions entre les personnages, déjà déstabilisés par le livret d’une version en quatre actes pour laquelle certaines coupes de Verdi lui-même (version 1884 pour la Scala) perturbent déjà en soi le suivi de l’action.

    Musicalement, le rendu est tout autre, car même si beaucoup chantent leur rôle pour la première fois, la distribution allie homogénéité et grande qualité, à commencer par le Don Carlo de Teodor Ilincai, qui peut pêcher par manque de subtilité mais n’en possède pas moins toutes les notes, assumées de bout en bout avec une projection puissante. Face à lui, l’Elisabetta de Yolanda Auyanet se démarque par sa gestion du souffle et ses sons filés, de Di quale amor à Tu che le vanita.

    Il faut ajouter le Rodrigo de Jean-François Lapointe, à la fois dynamique au trio ou dans la prison, et touchant dans son Io morrò final, accentué par la gêne de devoir le chanter allongé. Nicolas Courjal campe un Philippe II plus jeune que les habituels tenants du rôle et surprend par l’intelligence du chant. Sa splendide démonstration qu’Elisabetta possède véritablement deux prétendants présente une rare sensibilité, chantée dans des aigus piano que l’on ne connaissait pas chez cette basse.

    Sonia Ganassi complète le quintette de tête avec elle aussi une magnifique intelligence du chant et une homogénéité des registres parfaite, en plus d’une diction de native impeccable. Seul le souffle lui manque parfois, au point de prendre des respirations à des endroits surprenants. Le Grand Inquisiteur de Wojtek Smilek impressionne moins, surtout dans sa première scène où la comparaison avec la profondeur des graves de Courjal le dessert. Il sera meilleur à son retour, quand nous passerons rapidement sur le Tebaldo petit et serré d’aigu de Carine Sechaye, pour nous tourner vers la superbe Voix du Ciel d’Anaïs Constans et le moine de Patrick Bolleire.

    Le chœur sait montrer de la chaleur à l’occasion mais semble sur la réserve par rapport à ses récentes prestations, tout comme des députés flamands paraissant gênés par la fosse. Le directeur musical de la maison phocéenne Laurence Foster semble souvent trop mesuré voire absent de certaines parties, malgré certaines idées de très grande classe, comme dans l’introduction du III, l’accompagnement de l’air de Philippe ou le O Don Fatal d’Eboli.




    Opéra, Marseille
    Le 11/06/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Reprise de Don Carlo de Verdi dans la mise en scène de Charles Roubaud, sous la direction de Lawrence Foster à l’Opéra de Marseille.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Don Carlo, opéra en quatre actes (1867)
    Livret de Joseph Méry et Camille du Locle d’après la pièce de Friedrich Schiller, révisé par Charles Nuitter et traduit en italien par Angelo Zanardini
    Version de Milan (1884)

    Chœur et Orchestre de l’Opéra de Marseille
    direction : Lawrence Foster
    mise en scène : Charles Roubaud
    décors : Emmanuelle Favre
    costumes : Katia Duflot
    éclairages : Marc Delamézière
    vidéos : Virgile Koering

    Avec :
    Teodor Ilincai (Don Carlo), Yolanda Auyanet (Elisabetta), Nicolas Courjal (Philippe II), Jean-François Lapointe (Rodrigo), Wojtek Smilek (Le Grand Inquisiteur), Sonia Ganassi (Princesse Eboli), Carine Sechaye (Tebaldo), Anaïs Constans (Une Voix céleste), Patrick Bolleire (Un Moine), Éric Vignau (Comte de Lerma)
    Flamands Guy Bonfiglio, Lionel Delbruyere, Jean-Marie Delpas, Alain Herriau, Anas Seguin, Michel Vaissière (Députés), Camille Tresmontant (Un Araldo).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com