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Sans passion

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
05/22/2018 -  et 25*, 27, 28, 31 mai, 2 juin 2018
Christoph Willibald Gluck : Orfeo ed Euridice
Philippe Jaroussky (Orfeo), Patricia Petibon (Euridice), Emöke Baráth (Amore)
Chœur de Radio France, I Barrocchisti, Diego Fasolis (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène, lumières), Tobias Hoheisel (scénographie, costumes), Peter van Praet (lumières)


(© Vincent Pontet)


Le Théâtre des Champs-Elysées reprend une production d’Orfeo ed Euridice par Robert Carsen créée pour la Canadian Opera Company (Toronto) en 2011 mais pas dans la version napolitaine de 1774 annoncée. C’est donc dans la version originale viennoise créée par un castrat alto qu’a été chanté cet Orfeo. Une soirée dont on sort en ayant passé un bon moment mais en ayant l’impression d’être passé à côté de l’essentiel.


En l’occurrence le drame, car Philippe Jaroussky, qui chantait le rôle-titre, n’a pas les moyens vocaux de cette version. Il vient d’enregistrer la version napolitaine qui avait été annoncée mais à l’écoute de sa récente publication chez Erato, on constate qu’il n’est guère plus convaincant. La voix est trop mince et peu timbrée; la tessiture d’Orfeo ne lui convient pas. Au Théâtre des Champs-Elysées, sur le grand plateau laissé vide par l’absence de décors, la voix ne se projette pas, ou bien peut-être vers les cintres. Patricia Petibon et Emöke Baráth, respectivement Euridice et Amore, donnent un peu plus de volume mais ce n’est dramatiquement guère plus convaincant. On est probablement habitué à entendre cet opéra qui traite de l’amour par des voix plus généreuses plus passionnées, plus charnues. L’ensemble I Barrocchisti n’aide pas à créer cette plénitude. Souvent à la limite de la justesse, il est dirigé de façon très linéaire par Diego Fasolis, moins à l’aise que dans les opéras de Haendel où l’on a pu l’admirer.


La production de Carsen est sobre: une assez belle scénographie de terre aride pour les actes extrêmes et, pour les enfers, plus d’imagination avec des éclairages très réussis. Mais a-t-il eu vraiment le temps de motiver Jaroussky, que l’on avait pourtant trouvé en progrès sur le plan scénique dans Alcina sur la même scène (lien) ? Et le Chœur de Radio France, un peu statique dans ses costumes de ville de l’enterrement d’Euridice, plus vivant aux enfers, ne donnait pas son relief au quatrième personnage comme il se doit dans cet opéra.



Olivier Brunel

 

 

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