Des gueux virevoltants griffent l'Opéra des Nations
La mise en scène tonique de Robert Carsen extrait «The Beggar's Opéra» de ses lignes baroques pour le plonger dans la modernité. Une ode jubilatoire aux vices.
Face au public, les parallélépipèdes de cartons de tailles diverses, empilés sur toute la verticalité de la scène de l'Opéra des Nations, offrent aux mélomanes une structure imposante qu'on croit infranchissable. À ses pieds, gît un sans-abri, calfeutré dans un sac de couchage. C'est un tableau immobile auquel les spectateurs rejoignant leurs sièges, ne prêtent presque pas attention. Soudainement, une première secousse, puissante: les lumières s'éteignent, les éclairages scéniques virent aux teints crus, une sirène stridente retentit tandis qu'une troupe de voyous urbains envahit les planchers.